Difficile de se faire un avis sur ce film. A vrai dire, en sortant de la salle mes camarades et moi n'étions même pas certains d'avoir compris de quoi il voulait nous parler, et c'est bien là son principal problème à mon sens. Durant plus de 2 heures pouvant paraître un peu longues, nous suivons les pérégrinations de Paul Safranek qui, menant une vie pour le moins banale, décide un jour de se faire rétrécir à l'état de Lilliputien avec sa femme, grâce à un procédé inédit. En effet, tout l'intérêt du film est sensé reposer sur cette nouvelle technique, inventée à la base par un scientifique, qui permettrait alors de réduire le grand problème (vous l'avez ?) de la place de l'homme sur terre, qui tend à détruire notre belle planète et à la surpeupler. Mais c'est avant tout les promesses d'une vie bien plus harmonieuse qui attire Paul, puisque rétréci, l'argent que nous possédons est alors décuplé (1 dollar correspond à 1000, chose que je ne comprend d'ailleurs pas bien mais n'étant pas économiste, je veux bien faire un effort et reconnaître cet état de fait). De plus, les villes créées pour les gens de petites tailles ont des allures de nouvel "American Dream", avec leurs maisons grandioses, leurs grands espaces verts où "tout le monde il est content et les voisins sont sympa et pas de crotte de chien ou quoi ici la vie elle est belle". Mais, élément perturbateur, une fois rétréci, notre ami Paul se retrouve finalement seul. Sa femme, par peur de s'éloigner de ses proches, décide au final de ne pas faire l'opération, cette dernière étant bien entendu irréversible.
Et arrive à partir de là le grand problème de ce film à mon sens : le scénario part dans tous les sens, mais ne prend jamais le temps de se fixer un but bien précis. En effet, le postulat de base, bien que déjà traité dans d'autres films, avait tout pour plaire. Voir le monde d'un point de vue minuscule aurait pû permettre d'avoir des plans très intéressants, comme la bande annonce s'était d'ailleurs permis de nous le faire miroiter (mais détrompez vous, ce sont bien les seules scènes du film de ce type). Mais cet élément est au final mis en arrière plan, voire même totalement inutilisé. J'ai d'abord pensé à un scénario, certes banal, où Paul aurait décidé d'essayer de retrouver sa femme, un peu à la manière d'un Toy Story, ou chaque élément simple pour un humain normalement constitué deviendrait de véritables obstacles pour un homme réduit. Mais que nenni ! Au final, la taille importe peu, étant donné que notre personnage principal interagit principalement dans un monde adapté à sa taille. Alors certes, de temps en temps on vient nous rappeler que quand même, Paul il est tout petit, en mettant par exemple une rose de grande taille dans le salon. Mais cela n'ira que très rarement plus loin, et c'est bien dommage.
Le reste du film se contente de montrer où le destin emmène notre Paulo. Sorte de déambulation identitaire, je pense que l'objectif du réalisateur a été de se servir d'un scénario à la base assez original et attractif, pour faire passer un message pro écologie, critiquant par la même occasion nos modes de productions, montrant aussi l'envers du rêve américain (puisque oui, bien entendu le monde n'est pas tout beau tout mignon, et certaines personnes, souvent toujours les mêmes d'ailleurs, en payent les frais). C'est pour moi la seule raison qui pourrait expliquer cette histoire au final assez étrange. Et loin de moi l'idée de rejeter ces messages, bien au contraire, mais ici tout est fait de manière assez brouillonne. Les événements se succèdent un peu comme un cheveu sur la soupe. Cela est en parti expliqué par le fait que Paul, ne sachant pas dire non, enchaine les situations au gré du vent, un peu à la manière d'un Yes Man, mais c'est une raison un peu légère.
Côté réalisation, rien de bien exceptionnel. Certains plans sont assez joli, le monde des petits est assez enchanteur, mais pas non plus de quoi décoller la rétine (il ne s'agit au final que d'une belle ville, avec ses beaux quartiers et son herbe verte, ni plus ni moins), d'autant plus que tout cela est filmé de façon très classique. Le jeu d'acteur n'est quand à lui pas mauvais, même si le personnage interprété par Hong Chau peut se montrer extrêmement cliché sur les asiatiques et l'image un peu "autoritaire mais avec un grand coeur" que l'on peut avoir d'eux.
Au final , je pense que le principal problème de ce film, c'est la manière dont il nous a été présenté durant sa promotion, qui est au final bien loin de ce qu'il a à nous dire et à nous montrer. J'en ai pour preuve les personnages de Neil Patrick Harris et de Laura Dern que vous ne verrez pas plus de 3 minutes, soi autant que dans la bande annonce en fait. Certes, ce n'est qu'un détail, mais il représente bien l'idée générale. Bref, un film réduit en somme.