Au vu du résumé rapidement lu, je craignais un peu la déception avant de regarder ce Doctor Who and the Daleks. Mais bon, j’avais le film en VO, j’étais un peu en manque de Peter Cushing et je suis une grande fan du Doctor alors…
Alors j’ai cédé à la tentation et ma punition fut immédiate. Mon instinct ne m’avait pas trahit.
Comme dans le film suivant (Daleks Invaders Earth), cette première adaptation de la série repompe presque intégralement l’un des épisode de la première série. Et sachant que les histoires des Doctor Who de l’époque se développaient généralement sur 4 ou 5 épisodes de 20 minutes, il n’y a pas grand chose à rajouter…
Mais soit, après tout, on peut toujours considérer cette adaptation comme un remake, ou une adaptation épisode - film, même si cela n’apporte pas grand chose. Il y a toujours moyen de moyenner comme dirait l’autre.
Et puis Peter Cushing, c’est un choix vraiment sympas pour reprendre le rôle de William Hartnell (le tout premier Doctor de la série. Un Doctor à l’époque grincheux, sarcastique mais déjà têtu et un peu enfantin dans sa manière de bougonner se tenant toujours droit comme un i et toujours impeccablement vêtu -un peu snobinard sur les bores diraient certains).
Mais mon Dieu !!!
Qu’est il arrivé à ce charmant Peter Cushing que j’aimais tant ?!
Il nous incarne un Doctor penché, aux jambes arquées, mais au dos toujours bien droit. Le genre pépé de théâtre comique a qui il ne manquerait qu’une canne. Et cette moustache… Iark ! Si l’on en juge par l’allure, le personnage n’est pas loin d’être ridicule. D’autant que les fans de la série originale feront le rapprochement avec le Doctor d’Hartnell, toujours bien droit, presque hautain dans sa manière de se tenir. Pour l’intonation et l’émotion, il n’y a rien de transcendant malheureusement et même si l’acteur est loin d’être mauvais en tant normal, il ne parvient pas à convaincre ici.
Pire encore ! On a massacré les personnages. Et pas simplement leur physique ! Leur histoire !
Car si le film pompe presque intégralement l’un des épisodes de la série, lorsqu’il décide de s’en éloigner, c’est pour partir dans un trip totalement absurde pour tout fan qui se respecte un tant soit peu.
Pour celles et ceux qui n’ont pas vu l’originale, le Doctor (Time Lord de la planète Gallifrey) voyage avec sa petite fille Susanne (environ 15ans) et avec deux de ses professeurs (embarqués par mégarde), Barbara (pour l’histoire) et Ian (pour la science). Les deux professeurs sont proches sans qu’il ne soit vraiment question de relation de couple. Le Doctor ne peut pas encadrer Ian. Fin du résumé.
Ici, Doctor Who est un humain (oui !! il est apparemment Docteur et son nom de famille est Who !! Même si dans la série le personnage prendra par la suite le pseudonyme de John Smith, le « Who » n’est qu’un clin d’oeil des concepteurs à l’interrogation qui se pose lorsqu’il se présente. Son véritable nom reste encore à ce jour un mystère). Adios Time Lord, Adios Doctor plein de mystère, Adios tout le background du personnage. Le doctor who, humain suprêmement intelligent, a donc piqué une police box pour en faire un TARDIS. Et on est supposé croire ça ? Non mais franchement !
Ensuite, Barbara s’est étrangement transformée en membre de la famille du Doctor. Dieu seul sait comment, elle est également la peine fille du Doctor (selon toute vraisemblance puisqu’elle l’appelle Grand Father). Quand à Susanne, elle a rétrécit au lavage et n’a guère plus de 10 ans.
Seul Ian reste a peu prêt fidèle à lui même, si ce n’est le fait qu’il est transformé en un incroyable ballourd. Enfin au moins l’acteur est convaincant.
Tout comme la jeune interprète de Susanne, qui nous ferait presque oublié les transformations effectué sur le personnage et sur l’univers dont elle provient. Brillante petite aventurière, elle est la digne peine fille dont aucun réel Doctor ne saurait rougir…
Pour ce qui est de l’histoire, et bien c’est celle d’un épisode basique. La première rencontre du Doctor avec les Daleks, sur leur planète d’origine. On y découvre l’horreur et la fourberie de ces poubelles d’acier, futur grands destructeurs de monde. Eux au moins sont fidèles à ce qu’ils ont toujours été. Ouf !
Les fans de la série seront donc probablement navrés par les transformations effectués sur les personnages et leur univers. Si l’épisode original était vraiment sympas, les transformations effectuées gâchent vraiment les choses et m’ont personnellement franchement agacé. Car si je n’ai rien contre les remakes ou les adaptations un peu libre, ici les libertés vont à l’encontre des basiques de l’oeuvre et n’enrichisse aucunement l’histoire.
Celles et ceux qui n’ont encore jamais vu la série originale découvriront un épisode qui était sympas et s’ils parviennent à faire l’impasse sur le background d’un doctor devenu humain, il auront une bonne idée de ce que pouvait être un bon petit épisode des années 60. Mais honnêtement, si vous êtes nostalgiques, quitte à galérer pour trouver l’objet de votre quête (le DVD n’est plus édité pour le film, la série est presque introuvable), autant vous faire la série originale et passer votre chemin, Peter Cushing ou pas…