fev 2012:
J'ai lu quelques critiques, rapides, mais prometteuses sur ce film. Et j'ai l'impression qu'il y a méprise. J'ai été catastrophé par la plupart des éléments du film.
Commençons par ce qui trouve grâce à mes yeux, ce sera plus simple : j'ai beaucoup aimé les décors et le travail très artisanal, mais tellement beau sur les décors et notamment les effets visuels par "matte painting". Les intérieurs gothiques du château comme les extérieurs magnifiques représentant les lugubres Carpates, entre profondeur et hauteur, donnent un aspect torturé aux formes et aux silhouettes dans un mouvement poétique plutôt heureux, une imagerie sulfureuse, même si quelque peu chargée.
Malheureusement, tout de suite j'ai été indisposé par un montage très maladroit et surtout très con. Quand un montage ose resservir le même plan plusieurs fois à quelques secondes d'intervalle, on peut parler de "connerie". En tout cas, le monteur Arthur Tavares -ou sûrement bien plus la production- a insisté sur ces répétitions et prend donc le spectateur pour un imbécile. D'entrée, je m'énerve.
Ensuite, le jeu des acteurs ou plus généralement la direction de ceux-ci m'ont éreinté très rapidement. Ils usent et abusent de gestuelles grandiloquentes, de grimaces ineptes, grossières que le pire muet vomirait. Les singeries de Pablo Álvarez Rubio (Renfield) ou les rictus constipés de Carlos Villarías (Dracula) amusent dans un premier temps, puis irritent, c'est selon le degré de tolérance. Faut croire que le mien était bien bas. Ca a été rapide. L'humeur du moment n'était pas à cette gaudriole. Le plus dramatique c'est qu'il n'y a pas un acteur pour en rattraper un autre. Tous sans exception en font des caisses, sonnent faux comme c'est pas permis.
Ce film appartient à Universal, la version espagnole de l'époque du film de Browning. Et se révèle une purge, d'un chiant monumental. Parce qu'en plus d'être mauvais, les acteurs nous imposent un rythme dans la gestuelle comme dans la diction d'une lenteur abominablement considérable. Le rythme est désastreux, artificiel.
Par dessus le marché, comble de faux et usage de faux, on a droit à des stock shots avec la trogne de Bela Lugosi de la version de Browning, vous le croyez ça? Ils "osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait".
Un peu plus d1h40 de franche médiocrité. D'aucuns diraient qu'à l'époque le rythme et les conventions scéniques étaient... naaaan! Cacas de taureaux! Ne me la faites pas celle-là! A l'époque il y avait depuis belle lurette des films magnifiques, superbement écrits, à l'architecture rutilante, à la mécanique imparable, bien joués etc. Ce film est mauvais, point barre.