Ce qui frappe avant tout le spectateur qui découvre cette version de Dracula après celle de Francis Ford Coppola, c'est le nombre d'emprunts (ou d'hommages ?) que ce dernier a réalisé en livrant sa flamboyante version de 1992. Certes d'un point de vue esthétique, les deux versions se ressemblent peu. Mais on ne peut que se sentir légèrement mal à l'aise en visionnant aujourd'hui la version de John Badham et en découvrant que beaucoup de ses idées (ou même de plans) ont été transposées sans trop de vergogne. Même sur le plan musical, John Williams (ici au pupitre) semble avoir fortement inspiré Wojciech Kilar.
D'autant que le Dracula de John Badham (lui-même adapté de la pièce jouée à Broadway en 1977) fonctionne plutôt bien. Si l'on excepte le brushing impeccable de Frank Langella (qui tient le rôle titre avec un magnétisme certain) et un Jonathan Harker quelque peu agaçant, on tient ici une bonne (mais pas fidèle) adaptation du roman. Même s'il porte les stigmates de la fin des années 1970 et du début des années 1980, le film exhale un parfum gothique et angoissant tout à fait capiteux.
La pellicule de Badham vaut clairement le détour et mérite de sortir de l'ombre (pourtant extrêmement séduisante) de l'adaptation de Coppola. Entendons-nous bien, Bram Stocker's Dracula conserve toutes ses qualités mais les plus curieux d'entre nous seront récompensés en exhumant cette version de 1979 qui se révèle au final assez envoûtante.