We own the bite
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Me voici engagé dans un long processus qui me verra à son terme renaître sous une forme nouvelle. Je quitterai alors mon enveloppe de néophyte pour devenir ce que le commun des mortels appelle : une spécialiste en vampire. Je m'engage donc sans plus attendre dans une session de transformation intense commençant par une série de 25 films que mon organisme devra assimiler en moins d'un mois. J'espère grâce à ce traitement intensif effectuer un premier survol de ma cause à travers les âges.
J'avais comme première base le Nosferatu de Murnau, communément reconnu comme le premier film de vampire à proprement parler. J'y avais aimé le génie expressionniste de Murnau, mêlé au visage difforme du premier vampire, et aux expressions d'angoisse des autres protagonistes. Quelques raccords très bien trouvés m'avaient amusés et les décors fascinée. Et donc, il n'est pas du tout question de ce film aujourd'hui, mais de -encore une première fois- la première adaptation officielle du roman de Bram Stocker. Comprenons par "officielle" le fait que l'oeuvre de Murnau, encore elle, en était la parfaite adaptation également, mais simplement qu'il a préféré faire couler sa société de production après poursuite en justice pour plagiat, plutôt que d'appeler son vampire Dracula (nan en vrai c'est pas vraiment ça l'histoire, mais ceci n'étant toujours pas une critique du film de Murnau, je vais m'arrêter là). Tout ça pour dire que je connaissais déjà l'histoire, et que si twist il y a, je ne l'ai probablement pas remarqué. A l'inverse j'ai attendu tout du long que se passe quelque chose de nouveau, et rien, nada, l'adaptation est, malheureusement, parfaite. Mais je pense que lorsqu'on décide de regarder un film de vampire, ce n'est pas précisément pour la complexité de son scénario. Le spectateur curieux et inconscient recherchera plutôt des acteurs charismatiques, des décors grandiloquent, quelques frissons, un froid mortel et un zeste de sang frais. Et là pour le coup, sans aller hurler au génie non plus, mais en levant mon chapeau à ce premier essai qui n'a pas à pâlir devant ses successeurs, je dois dire, cocktail réussi. Bon. Je ne partais pas vraiment en toute objectivité. Jusque là j'ai toujours eu un quelque chose en plus du sujet même du vampire pour m’attirer dans ses bras en RVB. Messire Friedrich Willem Von Murnau pour le premier, que j'admire avec coquetterie (c'est bien plus pratique pour briller en société d'être fan de Murnau que d'être fan de X-men), et duquel j'ai regardé le Nosferatu sans me soucier du début de mutation qu'il opérait en moi. Et, puisqu'il n'est, vraiment, toujours pas question de ce film ici, Bela Lugosi pour le film de Browning. Alors, en bonne fan de Tim Burton (aussi, et j'aime, toujours pour briller en société, à dire qu'il y a filiation entre mes idoles), j'ai vu son Ed Wood, et je me suis attaché au burlesque du personnage de l'acteur légendaire sur le déclin. Burlesque. Vraiment, quelle condescendance. Bela Lugosi est tout simplement sublime. Il faut dire que ce n'est pas dur de se parer de charisme quand on interprète un vampire, mais depuis le monstre disgracieux de Murnau, eh bien non avons franchit un sacré pas. Je garde, comme tout le monde je pense, ce plan génial du regard horrifique du suceur de sang, souligné par un clair-obscur un poil surfait. Un poil surfait. C'est la principale reproche qu'on puisse faire au film. De son éclairage théâtrale, à ses décors à mi-chemin entre le colossal et le "y avait des promotions à la Foir'fouille" (sérieusement, cette chauve-souris en plastique, je pend la même dans mon salon pour Halloween...), en passant par, avouons-le, un jeu d'acteur parfois décrédibilisant... Mais pour une première, je veux bien leur pardonner, et suivrais avidement, dans les prochains jours, la suite des aventures de la famille Dracula chez Universal Monsters.
---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu viens de lire le premier chapitre. Si tu veux voir la totalité de mon traitement, tu peux découvrir la suite ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en as rien à faire j'espère au moins que la critique t'aura plu. Bonne soirée. ---
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Créée
le 6 nov. 2016
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