Ne nous voilons pas la face, Dracula 3000 est un film de couloir laborieux au rythme agonisant qui risque de vous conduire droit dans les bras de Morphée si vous n'êtes pas dans les bonnes conditions de visionnage. Certains (j'en connais) le qualifieront sans hésitation de naveton aux promesses non-tenues. Et quelles promesses ! Un remake d'Alien avec des cercueils à la place des oeufs et le comte Horlock (sapé comme son ancêtre transylvanien) en substitut de xénomorphe ! Et quel beau monde pour constituer l'équipage : Casper Van Diem (en perdition sans fin), Tiny Lister (grand méchant de Cacaaaadence de combat), Erika Eleniak (échappée de sa plage de Malibu) et Coolio en toxico rigolo.
C'est d'ailleurs à Coolio que l'on doit les meilleures scènes du film, lorsqu'il est vampirisé (version sous-sous-Blade) et entre en phase de surcabotinage outrancier qu'accompagne parfaitement son improbable coupe de cheveux (3 tresses faméliques dressées sur son crâne). Un concentré nanar aussi puissant que le reste est globalement inerte. Allez, on se sera aussi beaucoup amusé de ce moment de recherche effrénée dans tout le vaisseau de queues de billard ("il nous faut des queues de billard !!"), tout comme on se sera outragé de l'atmosphère de violences sexuelles qui se concentre sur Erika (au point que le script parvienne à justifier d'en faire une authentique femme-objet) et de la fin de la honte (on n'a plus d'idée + on n'a plus de rond = explosion).
Allez, je retiens encore cette belle réplique : "- J'ai vu un homme. / - Quel homme ? / - Un homme. Un autre homme." ; et ce calembour fort à propos de Mathilde pour qualifier une crise d'angoisse spatiale et qui justifiait à lui seul le visionnage de Dracula 3000 : l'espasmophilie.