---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu es ici au sixième chapitre (qui inclut aussi les chapitres sept et huit). Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux aller directement au deuxième paragraphe. Bonne soirée. ---
---Deuxième message : ceci est une critique des trois premiers opus de la saga Dracula de la Hammer. Je parlerai donc aussi du Cauchemar de Dracula et des Maîtresses de Dracula. Bien à vous. ---
Les films se suivent et se ressemblent. Mon traitement m'enfonce jour après jour dans une douce léthargie à base de pleines lunes et d'hémoglobine. Après allégresse de la découverte, pour la première fois de ma vie, d'un film de la légendaire Hammer, le doute m'envahit dès le deuxième soir : Comment vais-je pouvoir faire trois critiques distinctes de trois films identiques ? Deviendrais-je déjà blasée de mes découvertes, agacée de mes tendres vampires, désintéressée du phénomène qui me conduisit à suivre cet étrange traitement ? Je m'y refuse, et attend un troisième soir pour trouver l'inspiration de porter un regard neuf et passionné sur les films de la Hammer. Sans succès. Pire : à force d'attendre, mes souvenirs s'estompent et se brouillent, et je n'ai plus qu'un vague souvenir d'un très long film de 4h... Non, c'était bien trois films distincts. Trois films de la Hammer, dirigés tous trois par Terrence Fisher. Le cauchemar de Dracula, Les Maîtresses de Dracula, et Dracula, Prince des Ténèbres. Et oui, voici une critique en triptyque, car il m'a été impossible de délier mes propos, tant ces trois films sont entremêlés.
Je l'ai dis, la Hammer est un studio légendaire, et je m'impatientait de le découvrir. Qui plus est, et puisqu'en tant qu'historienne du cinéma en herbe, je suis fan des premières fois, je ne pouvais que noter avec enthousiasme que j'allais voir pour la première fois les couleurs pales de notre vampire bien-aimé, et la teinte vermillon de sa boisson favorite. Terrence Fisher est un réalisateur notable du genre, et j'avais souvent entendu son nom cité avec des étoiles dans les yeux. Quant à Christopher Lee, il n'est plus à présenter... Mais parlons-en, du légendaire interprète de Dracula. A nouveau, nous passons un cap dans l'évolution physique du vampire. Je l'ai déjà dit, de laid il était devenu envoûtant avec Bela Lugosi, puis séducteur avec Lon Chaney. L'age aidant, Dracula devient ici une force tranquille, hôte bienveillant, à l'éducation impeccable et d'une séduisante galanterie. Fini les atours de tombeurs, la moustache savamment entortillée, les beaux yeux profonds et les lèvres pulpeuse. Le Lord en impose par sa simple présence, attire naturellement les cœurs et les regards. Christopher Lee n'a pas volé sa réputation et fait briller la légende dès sa première interprétation... Mais l'homme n'est pas seule à tenir la vedette, et je ne pourrais aller plus loin sans émettre le nom de Peter Cushing. Jusqu'ici, Lon Chaney était mon petit chouchou des castings des différentes adaptation de la légende, mais je dois dire qu'il est détrôné désormais par l'illustre interprète de l'éternel combattant du mal et de la pédante ignorance des dires locaux. Alliez ces deux étoiles ténébreuses du casting à la réalisation du chef, intelligente et savoureusement effrayante, et nous obtenons ce qui est pour moi et pour l'instant, la meilleure mise à l'écran de l'oeuvre de Bram Stocker. Même cette hideuse chauve-souris en plastique, running-gag du film d'horreur, sorte de "cri Wilhelm" des décorateurs, n'aura pas troublé la fête. Je parle ici du premier film, Le cauchemar de Dracula. Le second essai est marqué par l'absence tristement notable de Christopher Lee, rendant le film, bien que très bon (Peter Cushing brille pour deux dans cet opus), un peu en-deçà du premier. Cela dit, et puisque nous allons un peu nous attarder sur la catastrophe qu'est le troisième opus, et donc parler un peu de féminisme (mais juste un peu parce que sinon c'est chiant), laissez moi dire avant de clore très brièvement les détails du second opus, que j'ai adoré le traitement des rôles féminins dans celui-ci, car bien qu'un peu nigaude ("Oh le prince charmant ! Marrions-nous !"), elles font montre d'une réelle personnalité. Ce qui me conduit (ou l'art de la transition), vers le troisième opus. J'avais déjà noté dans un film précédent la manière un peu condescendante dont le film voit les femmes. Evidemment, ce n'est pas incroyable que je revienne sur le sujet, car qui dit vampire dit séduction, et qui dit séduction dit femme, dans l'aspect le plus matériel du corps et le plus minimaliste de l'esprit, quand le film est mauvais. Le seul problème, c'est que Dracula Prince des Ténèbres est mauvais. Nous voici avec deux femmes plus gourde l'une que l'autre, mais c'est pas grave puisqu'elles sont jolies, qui ont heureusement leurs maris respectifs pour les rassembler quand elles s'éparpillent n'importe comment comme un troupeau de volaille. Et le film avance à coup de "Oh chéri j'ai peur, le rideau à bougé !" et de "oh ! Comme c'est rigolo, une diligence sans conducteur, montons dedans !". Et les hommes, pauvres mortels, ne peuvent bien souvent qu’exécuter les volontés des tentatrices écervelées. Pour couronner le tout, et pour aller avec le niveau de perspicacité des demoiselles, le film est truffé de non-sens aberrants (je suis la seule à être choqué que les neuf dixièmes du film se déroule de jour ? Alors que c'est un film de vampire ? Ou alors ils se sont complètement plantés sur leur nuit américaine ? Qu'est ce qui s'est passé ?). Mais tout aurait effectivement pu encore être convenable si on avait réellement eu un film avec Christopher Lee dans le rôle titre. Mais de titre, il n'a que le nom, et l'éponyme n’apparaît qu'au bout de presque une heure de film ! Et on parle là d'un film d'une heure trente... j'allais dire "seulement", mais c'est déjà bien plus que suffisant...