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Fin des années 80. Une époque bénie pour toute une génération d'enfants. Le mercredi après-midi de la première chaîne nous est totalement consacré. Et le samedi matin aussi. Les vieux faisaient la gueule et se sentaient mis de côté, les centres d'intérêts du troisième âge n'étant pas représentés.


Mais la jeunesse jubile, émerveillée, fascinée. Quatorze heures sonnait et Dorothée s'emparait de l'écran, inondant l'imaginaire enfantin de nombreuses séries venues du soleil levant. Et parmi elles, des chocs comme Ken le Survivant, Dragon Ball et Les Chevaliers du Zodiaque... Quelle époque magique...


Vous devez sans doute savoir, vu depuis le temps qu'il sévit sur ce site, que pour le masqué, Les Chevaliers du Zodiaque tiennent une place à part dans son coeur de fan énamouré. Mais il ne dédaignait pas, loin de là, faire un tour du côté de chez San Goku et de ses amis, se souvenant des combats épiques contre Cell, ou encore de la mort de Krilin (largement censurée) contre l'odieux Freezer... Cette partie de ma jeunesse restera à jamais, sans doute, la plus heureuse.


Les censeurs pisse-froids s'alarmaient pourtant, redoutant l'avènement d'une génération handicapée, pour les moins atteints, par un irréversible retard mental, alors que les symptômes les plus graves s'illustraient par la violence, la drogue, la délinquance et la prison généralisée.


Parmi ces tristes castrateurs et ces briseurs d'enfance naissait Ségolène Royal, ardente détractrice de son ennemie intime, représentante de la vieille France scoutiste d'arrière garde aux vilains relents xénophobes (c'est l'invasion jap' !) et conservateurs. Comme d'hab' dès qu'un succès qu'on ne comprend pas prend son envol, quoi...


Avec son alibi hypocrite et bien pensant de la protection de la jeunesse, s'essayant à l'écriture alarmiste avec son sinistre Le Ras le Bol des Bébés Zappeurs, cette harpie hystérique, avec d'autres, finira par avoir la peau de notre Club Dorothée et de sa génération dorée et chanceuse devenue orpheline... Tout en donnant naissance à la génération kidulte et nostalgique.


Pour tout dire, le masqué, Dragon Ball, bientôt accompagné d'un Z ou d'un GT, il regardait tout cela de loin, tout en continuant de s'informer, de l'existence d'OAV ou via quelques jeux vidéos.


L'annonce de films dénommés Super, Behind était un peu passé à côté. Oui, il entendait bien les gardiens du temple rager de ce que l'on avait fait de leur personnage préféré, le bad guy le plus puissant et violent de l'histoire de la saga Dragon Ball, même si le moyen métrage dans lequel il apparaît n'était pas canonique.


Mais l'affiche 120x160 vue dans son cinéma lui a donné envie de dire : pourquoi pas ?, au masqué. Surtout que sa salle le diffusait en VO. Va donc pour un ticket, après tout.


Et à la sortie de la projection, Behind était content. Car il a renoué avec une petite partie de ses souvenirs d'enfance. Et qu'il a plutôt apprécié l'expérience.


Bon, rien de bien neuf, a priori, dans l'univers Dragon Ball. Même si le masqué, qui s'était arrêté aux cheveux blonds, a constaté que la Toei voulait mettre L'Oréal sur la paille en faisant passer Goku, désormais, au rouge et au bleu, tandis que les rares jeunes filles de l'assistance essayaient de concentrer leur ki histoire de changer la couleur de leur crinière sans payer...


Mais la baston est tellement dynamique et surpuissante, l'énergie déployée incommensurable, l'action si efficace et roborative, et Freezer toujours aussi machiavélique, que Dragon Ball Super : Broly s'acquitte de son contrat de divertissement haut la main, redéfinissant au passage les origines de Goku, en lorgnant du côté de Superman, ou offrant une histoire humaine à son personnage principal, versant par instants dans le tragique, à la manière d'un Hulk.


L'action quasi non stop et la destruction massive aux proportions épiques réjouiront le fan conquis, tout comme la beauté graphique de l'ensemble, tandis que les Ségolins hypocrites, ou ceux qui s'autoproclament comme "exigeants" tourneront très vite de l'oeil dans un râle de dégoût devant la débauche d'effets, la bande son tonitruante et le bourrinisme jugé dérisoire de l'entreprise.


Pour les autres, Dragon Ball Super : Broly est un joyeux et hargneux concentré d'énergie brute et de rage incontrôlée, à l'image de son rôle titre, qui se permettra quelques tranches d'un humour qui fait mouche. C'est aussi un véritable choc des titans d'une intensité démentielle qui augure le meilleur pour la suite,


puisque Freezer est montré en train d'ourdir un nouveau plan dont il a secret.


Pour le reste, Dragon Ball Super : Broly est est une sorte de deuxième jeunesse, en forme d'histoire solide et référentielle d'une efficacité des plus redoutables, laissant son spectateur essoré, sur les genoux, mais heureux d'avoir pu assister à un tel spectacle en forme d'apocalypse sur un grand écran de salle de cinéma.


Behind_the_Mask, ♫ Et j'suis comme une boule de Freezer...

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le 25 mars 2019

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