Unité d'élite VS Mercenaires
Dragon Squad (2005) fait plaisir à voir sur le papier. Un scénario propice à de l'action pure et dure. Un réalisateur qui peut rassurer en terme de compétence technique, ici c'est Daniel Lee. Et puis vient le visionnage du film et un sentiment ambigu. On aime certains aspects, on en déteste d'autres. On sait d'ores et déjà que nous ne sommes pas devant une œuvre digne de ce nom. Topo.
Le scénario, s'il est convenu veut mettre en avant la confrontation (police/malfrat) et de ce fait mise sur des affrontements musclés. Le film trouve son compte même si certains dialoguent sont pathétiques et que l'histoire est bourrée de clichés ridicules.
La volonté de Daniel Lee est bien là, celle de retrouver un véritable cinéma d'action made in HK qui s'était perdu depuis un moment et il s'en donne à cœur joie. Dragon Squad donne dans la série B d'action entre enquête de police et son lot de drame personnel comme collectif. Mais voilà, il y a un problème de taille. Et ce problème vient de la mise en scène.
La réalisation de Dragon Squad pêche par un excès d'effets clippesque lesquels nuis lourdement au film. L'action y est saccadée à outrance par le biais d'un montage nerveux. Lorsque ce n'est pas la découpe des plans qui est à déplorer. Les plans sont trop serrés et la caméra qui bouge semble embarqué sur une pirogue en eaux troubles. Les choix de réalisation que Daniel Lee a opéré sont loin d'être judicieux et l'ensemble donne une surcharge d'artifice qui gâche le plaisir du film. On aime ou pas.
Côté casting. Le gros point faible de Dragon Squad vient de là. L'idée d'internationaliser le cast n'est pas dérangeant en soit lorsqu'on sait que le film est notamment produit par Steven Seagal. Le souci réside surtout chez les jeunes acteurs du film, noyau dur de l'histoire puisqu'ils sont la « Dragon Squad ». S'ils sont des flics d'élite dans le film, ils sont loin de pouvoir se targuer d'être de bons acteurs. Pas un pour rattraper l'autre, ils sont antipathiques, sans charisme juste bon à rider leur visage pensant « faire l'acteur ». C'est catastrophique et l'état actuel des productions HK nous le démontre à chaque fois. Il n'y a aucune relève provenant de la jeune génération. Heureusement qu'il y a Simon Yam et Sammo Hung (et encore) pour rehausser le niveau et sauver les meubles de ce côté-ci. Mais surtout l'équipe de mercenaires comme Michael Biehn et Tony Ho.
Finalement, Dragon Squad est efficace en terme d'action. il y en a à revendre avec des moments spectaculaires et violents. Pourtant, le film ne parvient pas à se défaire de ce goût amer, celui d'une déception généralisée.
Les invendus de Made in Asie #11