Du plomb dans l'aile

Comme tout le monde, j'ai adoré le premier Dragons : Cette histoire d'amitié enchanteresse (je n'en avais plus vu de semblable depuis Sauvez Willy), ces scènes de haute voltige incroyables, ces paysages magnifiques, cette bande-son top, cette morale sublime et peu commune, tout fonctionnait à merveille. Un véritable bijou de l'animation comme on n'en fait plus.

J'en attendais donc beaucoup de ce second opus, si ce n'est largement autant. Hélas, comme on dit, on ne peut pas faire aussi bien deux fois de suite, surtout lorsque le premier était aussi excellent.

Certes, tous les ingrédients originaux sont de retour, du moins en apparence: Harold et sa bande de potes vikings maladroits et farfelus, Krokmou et son air de félin si attachant, les passages aériens sympathiques, les paysages somptueux, la musique adaptée, bref tout y est ou du moins semble y être. Et pourtant, il manque cruellement de ce qui avait fait du premier film une réussite : la magie.

En effet, là où son prédécesseur faisait mouche et innovait totalement dans les codes du film d'animation moderne, Dragons 2 lui ne se contente que d'appliquer à la lettre un modèle carrément préfabriqué: gags redondants, méchant en carton, intrigue ultra-prévisible à 100 mètres et morale cul-cul-la-praloche. Aucune surprise, si ce n'est celle déjà révélée par la bande-annonce (que je me garderai toutefois bien de révéler à mon tour).

Non mais franchement, où sont passés les enjeux dramatiques, les réflexions intimes d'un adolescent solitaire et paumé, l'adrénaline dans les scènes de vol, la dualité père/fils et surtout la complicité entre Harold et son dragon ? Que nenni, tout cela n'est qu'esquissé ici, les personnages secondaires font office seulement de figurants, les nouveaux personnages interviennent à peine au sein de l'intrigue (là encore je me garderai de dire à qui je pense), Krokmou se prend l'espace d'un instant pour Godzilla et le méchant, cliché à mort, se contente juste de grogner face à la caméra en agitant un bâton de sorcier vaudou. Pathétique.

Certes, les enfants et les parents y trouveront leur compte car le spectacle demeure tout de même présent. Du reste, me concernant, c'est une assez grosse déception.

Espérons que le troisième volet - si troisième il y a - remonte un peu plus haut dans les airs, et dans mon estime...