En matière d'adaptation sur grand écran de Judge Dredd, personnage emblématique de la scène comics UK avec 2000 A.D. et toujours en activité aujourd'hui, on se sera fait fort d'oublier l'exécrable film avec Stallone de 1995 où, outre les décors kitsch et le perpétuel rictus ironique d'un Sly bien en mal de prendre son personnage au sérieux, le flic le plus fameux de Megacity One se payait le luxe de tomber le casque. Bref, une hérésie, sur toute la ligne, bonne à brûler au dépotoir des films les plus médiocres de l'histoire du cinéma.
Puis et alors que l'on pensait enterrée toute velléité de porter les aventures du juge à l'écran, est arrivée la version 2012 avec Karl Urban. Ce fut une révélation. Débarrassé des néons trop colorés typés milieu des 90s, Megacity retrouve des allures de pire jungle de béton qui soit, fusion cauchemardesque de la conurb, Mexico et Pretoria, hantée par des hordes de drogués, de voyous et de chômeurs aux allures de zombies (il y aurait matière à gloser sur une critique sociale teintée d'ironie toute british dans ce Dredd là).
Sur le plan scénaristique, la réussite du film est d'avoir évité le piège d'autres adaptations de comics avant lui et de nous faire la grâce de l'aventure épique contre un super-vilain désireux de détruire la ville, le monde, l'univers entier. Au contraire, le film insiste bien sur le thème de "la journée de travail ordinaire" pour notre héros, affublée ici d'une jolie stagiaire (Olivia Thirlby, toute mimi) à qui il doit faire découvrir le métier.
Au final, le film est affreusement réjouissant et épouse avec conviction son son statut de film d'action décomplexé façon The Raid qui rencontre Robocop, avec un Karl Urban monolithique dans le rôle-titre.
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