Un des meilleurs films d'action de la décennie
Seconde adaptation du Judge Dredd au cinéma, celle-ci balaie la précédente, bien que n’ayant pas eu le droit aux honneurs de la sortie en salles dans plusieurs pays, dont la France. Réalisé par Pete Travis (Angles d’attaque), Dredd s’éparpille moins que son prédécesseur et aborde le personnage avec sérieux et simplicité. Nous suivons le Juge dans son travail de routine puis dans une mission périlleuse et inattendue. Il est cette fois secondé par une jeune recrue (et non un doopleganger »rigolo »).
Ce traitement frontal et réaliste (dans la mesure où il relève de la SF) rapproche Dredd de Tropa de Elite, l’incursion de José Padilha dans la jungle urbaine brésilienne. L’autre référence notable est Raid Redemption. Comme dans ce film d’action radical, les forces de l’ordre doivent gravir les étages d’un immeuble pour atteindre un réseau de hors-la-loi.
Et comme celui-ci, Dredd est un classique instantané. Visuellement proche de la perfection et très audacieux, il introduit des scènes de combats corsées et aériennes, des ralentis lyriques et une ambiance redoutable. Le narcotique slo-mo et ses propriétés sont une invention géniale, mise à profit avec style et intelligence. Par ailleurs le Juge ici est plus subtil que celui campé par Stallone, troquant le grotesque pour la vraisemblance, même s’il en résulte un certain effacement derrière sa moue catatonique.
De minimes fautes de goûts et grossièretés d’écriture traînent, mais n’entament pas le pouvoir d’immersion bien qu’elles soient toujours relevées sur le moment. Il s’agit d’un premier ralenti, déjà superbe mais auquel se greffe un effet daté curieux dans le contexte (« le juuuuge est à nooos trouuUUUUusses ») et surtout quelques niaiseries (« le chômage atteint 96% dans cette zone ») que la première adaptation elle-même n’aurait pas osé. De toutes petites choses qui sont de telles impuretés dans un programme si brillant. On en retiendra également la BO de Paul Leonard-Morgan, incluant également des morceaux de Vitalic et Matt Berry.
http://zogarok.wordpress.com/2014/11/25/dredd-judge-dredd/