C'est le fils de Chuck Norris et de Van Damme !
Steve Wang, si vous le connaissez pas, c'est le papa de l'adaptation US du manga/anime Guyver. Fier de son succès à transposer un univers Asiatique à la sauce Hollywoodienne, il s'y est remis, avec un casting — plus ou moins — Chinois, avec Mark Dacascos en tête d'affiche, et puis des sidekicks tous plus débiles les uns que les autres afin de coller aux codes du genre. On aura donc le black (Kadeem Hardison) qui sort des blagues pendant tout le film, ainsi que la nympho survoltée (Brittany Murphy) faisant bien comprendre à chacune de ses phrases qu'elle sera prête à écarter les cuisses à celui des deux (ou les deux) qui le voudra.
Y'aurait de quoi glisser vers le nanar, notamment à cause d'une bande-originale absolument dégueulasse, sonnant pire que celle d'un épisode de Power Rangers, et donnant l'impression que le film date de 87 et non 97. Et puis il y a son bestiaire de méchants et seconds rôles, sortis de la série The Crow, sans compter bien sûr les dialogues hautement débiles, parlant d'une « Techno cyber énergie » (le truc que veulent voler les méchants à Dacascos), et baignant toujours dans un humour aberrant. Mais là où la production assure, c'est qu'elle va toujours à l'essentiel, servant le minimum de palabres afin de ne pas en ralentir le rythme, qui est, il faut l'avouer, effréné et imposant une succession de scènes qui en foutent plein la gueule, mettant en avant Dacascos dans des chorégraphies diablement bien fichues, mais également le must des années 90, des explosions titanesques.
Bref, Drive est un véritable testament de l'actioner à la sauce old-school mélangeant Asie et Hollywood. C'est d'ailleurs sans surprises que le film aura eu le droit au prix du meilleur long-métrage au festival Fant-Asia. Il est d'ailleurs regrettable que les producteurs l'aient privé de salles obscures, car il aurait très probablement pu rembourser son budget qui était étriqué (3,5 millions de $) au point que l'on se dise que le tout à dû demander beaucoup de bricolage.
Bien que ses codes eighties/nineties en fassent une perle, ils lui donnaient déjà un aspect légèrement kitsch à l'époque, sans non plus glisser vers le ridicule, mais il est indéniable que ceux-ci donneront aujourd'hui envie de le qualifier de nanar avec des scènes de baston fantastiques, exactement comme pour Guyver.
Clin d'œil improbable, le fait qu'un duo Asiatique/Black nous servent la même scène que dans Rush Hour, en voiture, et remuant la tête sur le rythme de la musique.
Pour conclure, si vous faites partie de la génération qui a adulé l'époque des Police Story, Time Cop et autres productions burnées et quasiment dénuées de scénario, vous aurez toutes les raisons de succomber au charme de cette production. Dans le cas contraire, vous aurez l'impression d'assister à une succession de démonstrations de Dacascos commentées par un black sous coke.
Mention spéciale qui ira en toute logique à Mark Dacascos, qui signait ici l'un de ses derniers bons premiers rôles. A noter qu'il aura continué à oeuvrer aux côtés du réalisateur et du scénariste de Drive, Steve Wang et Scott Phillips, dans leur série Kamen Rider.
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