Drive My Car par Ygor Parizel

Drive My Car, film japonais sorti en 2021, est une oeuvre d'auteur assez difficile à pitcher. Difficile à résumer, non parce que le récit est complètement débridé ou complexe mais plutôt parce qu'il ne raconte pas une véritable intrigue, pas de fil-rouge vraiment identifiable. En gros, l'on suit un metteur en scène de théâtre réputé et de sa petite voiture rouge sur plusieurs années, avant le générique arrivant après une demi-heure on le découvre marié à un réalisatrice de séries puis ensuite montant sa pièce fétiche Oncle Vania pour un théâtre d'Hiroshima. En fait l'attrait de ce scénario pour remplir les presque trois heures de durée vient des aparté, de la galerie de personnages qui apportent énormément à la narration, chacun d'entre eux est très profond et complet nous les connaissons via des longues scènes dialoguées (peut-être parfois excessivement ?) racontant la vie, des anecdotes ou des sentiments des nombreux personnages. Pour comparer ce film à d'autres, j'y ai trouvé du Altman, du Jarmusch, de la Nouvelle Vague française avec une pincée de tragique scandinave ou même russe se référant aux nombreux passages récités d'Oncle Vania. La mise en scène est plaisante, sobre, joliment photographiée même si il y a des longueurs par moments. Bien aimé aussi les prestations de la troupe entière, et en particulier la femme du personnage principal qui disparaît tôt pourtant.