Passé une superbe introduction qui n'est pas sans rappeler le Drive de Winding Refn, Driver nous emmène entre braquage de banque, police et meurtre pour suivre un chauffeur aussi talentueux qu'énigmatique.


En plus de l'introduction, c'est le film dans son ensemble qui semble avoir fortement influencé Refn. Ici pas de nom, pas de ville, juste l'action et le moment présent filmé sans esbrouffe. Walter Hill nous immerge totalement dans cette ambiance nocturne et mystérieuse pour y suivre un chauffeur hors-la-loi énigmatique face à un flic tenace avec quelques personnages ambigus tournant autour d'eux, à commencer par une jeune femme qui va prendre parti pour le chauffeur. Walter Hill ne s'intéresse pas au passé des personnages, on ne sait rien d'eux, et il commence son film en pleine action sans jamais quitter le présent.


À l'image d'un John Ford et sa Chevauchée Fantastique, l'histoire est simple, allant d'un point A à un point B sans faire de détours inutiles, ici tout est dans l'ambiance et les personnages. La mise en scène est nerveuse à souhait, les scènes d'action et poursuites remarquables et haletantes comme il le faut, tandis que l'ensemble reste redoutablement efficace, Walter Hill sachant nous plonger au cœur du récit et nous donner l'impression d'être à côté des personnages. Le suspense tient tout le long tandis que l'intrigue est très bien ficelée et c'est entre trahisons, flics, courses-poursuites et billets de banques que l'on navigue.


D'abord prévu pour Steve McQueen, c'est finalement Ryan O'Neal, sortant alors du Barry Lyndon de Kubrick, qui hérite du rôle principal (dont là aussi Gosling semble s'être inspiré de son jeu tout en sobriété) et il est impeccable, charismatique et énigmatique à souhait. Il s'engage dans un jeu du chat et de la souris face à un obstiné Bruce Dern, tandis qu'une Isabelle Adjani de 22 ans reste mystérieuse à souhait sur ses intentions. Ce palpitant western urbain est aussi servi par des scènes mémorables et des modèles du genre, à l'image de la dernière course-poursuite.


Refn s'en est (très) fortement inspiré et on comprend pourquoi tant Driver est un modèle du genre, un western urbain haletant, palpitant, mystérieux, emmené par de parfaits comédiens et mis en scène par Walter Hill avec grand brio, nervosité et tension.


... Et joyeux Noël !

Docteur_Jivago
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le 23 déc. 2016

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Docteur_Jivago

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