Drive
Passé une superbe introduction qui n'est pas sans rappeler le Drive de Winding Refn, Driver nous emmène entre braquage de banque, police et meurtre pour suivre un chauffeur aussi talentueux...
le 23 déc. 2016
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Refn prétend ne s’être inspiré d’aucun cinéaste pour Drive, contrairement à ses autres opus tous clairement référencés. Il est pourtant assez troublant de se pencher sur ce petit film fort sémillant de Walter Hill qui, dès 1978, établit un personnage fort ressemblant à celui campé par Ryan Gosling. Dépourvu de nom (tout comme l’ensemble du casting, une particularité déjà vue dans un autre film de bolides, Macadam à deux voies), solitaire et mutique, le protagoniste (qui, c’est peu surprenant, devait à l’origine être joué par Steve McQueen) est un insaisissable criminel, jamais aussi prolixe que lorsqu’on lui met un volant entre les mains.
L’intrigue, relativement sommaire, voit de mettre en place une double poursuite : celles, occasionnelles, des scènes d’action, et celle, continue, entre le flic teigneux incarné par un Bruce Dern en pleine forme, et notre cowboy mécanique.
Ajoutons à cela une Isabelle Adjani de 22 ans en expérience américaine, quelques trahisons et une ville de nuit : le décor est planté ; et Walter Hill d’ajouter une ambiance plutôt sombre dans laquelle on tire dans le tas pour tenter de sauver sa peau face à un étau général duquel peu sortiront indemnes.
« I really like chasing you », assène le flic au chauffeur : c’est là le programme le plus simple qui soit, et qu’assume parfaitement le cinéaste, au fil d’une traque riche de quelques rebondissements, mais surtout de courses automobiles d’une belle efficacité. Particulièrement longues, elles offrent un panel exhaustif du cahier des charges en vigueur : variété des décors, (du tunnel à la higway, des zones industrielles aux entrepôts) du rythme (des longues lignes droites aux virages acérés, des filatures aux face à face), des prises de vue (caméra embarquées au ras du sol, caméra subjective, plans d’ensemble particulièrement efficaces dans la lisibilité urbaine) et des bruitages dans un souci de différenciation des moteurs qui rappelle la rigueur de Bullitt. L’humour n’est d’ailleurs pas en reste, notamment lors de l’audition du driver qui démonte pièce par pièce la Mercedes orange dans le garage sous-terrain. On l’aura compris : les voitures sont des personnages, en témoigne cette belle séquence finale où les bolides deviennent de véritables félins dans une chasse lente et silencieuse.
La voiture a ses jalons du septième art, de Vanishing Point à Death Proof, en passant par French Connection, Duel & Police Fédérale, Los Angeles : The Driver mérite de sortir de l’oubli pour y figurer.
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Créée
le 5 nov. 2016
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