Ayant revu Attends moi pour commencer avec Roux et Prévost, j'ai eu envie d'une autre pièce de Prévost. J'avais le souvenir lointain d'un Prévost au sommet de son art et je suis pas loin de penser qu'il est en effet ici redoutable d'efficacité dans la folie, l'hystérie masculine, cette petite folie que le comédien sait utiliser à merveille pour donner à ses personnages ce je ne sais quoi de magique, d'émouvant et de comique à la fois.
Jacques Balutin est un acteur que j'aime beaucoup aussi mais ici son personnage apparait un poil limité, à court d'idée, ras du bulbe. Peut-être fallait-il que son personnage tel quel pour que celui de Prévost puisse éclater. Balutin fait le clown blanc donc.
La comédie ressemble bien à son époque avec une image de la masculinité encore marquée par la virilité des époques précédentes mais qui au fond commence à se chercher de nouvelles perspectives. Même si la pièce n'est pas si bonne, elle parvient par moments à souligner certains traits avec quelque bonheur... et à poser des questions, ce qui pouvait constituer un exploit dans les circonstances du théâtre de boulevard très populaire de ce temps.