Le diable s'habille en rose
Autant je fus charmé par Charade, autant Funny Face s'avéra pénible à finir.
Il y'a ce début époustouflant, immersion dans le monde extravagant de la publicité post WW2, ou il suffit d'un montage pour que Stanley Donen joue l'avant garde de toute une esthétique que le monde audiovisuel, du cinéma au clip, aura prit pour matrice.
Puis une fois passé ce morceau visionnaire de l’expressionnisme d'aujourd'hui, on retrouve l'angélique Audrey Hepburn dont la simple vision suffit à tomber en émoi.
Malheuresement, le film ne sera jamais aussi captivant que ses beaux yeux.
Puisque le film ne contient quasiment que cela, Jo est un cliché, celui du rat de bibliothèque, à qui l'on propose de devenir "cliché" de papier glacé.
2h ou l'on explique que finalement la superficialité vaut mieux que la supercherie que sont les courants intellectuels.
Mieux encore le film entretient un rapport à la femme très pertubant, ou quand le consentement de Jo passe à la trappe que ce soit pour l'habiller ou même pour l'embrasser, cela n'a strictement aucune importance pour les personnages.
Peut être aurais je été moins dur vis à vis de ces défauts, si le film avait pu réussir à m'enchanter.
Mais voila, rien d'enchanteur n'y est présent.
Je suis obligé d'assister à une romance terriblement vieillote et dont la crédibilité tombe rapidement à plat entre Hepburn et Astaire, ressemblant beaucoup trop à un vieux vautour pour m'être sympathique.
Et pléaide de stéréotypes de Paris nous sont jetés sans la moindre once de recul, accompagnée d'une musique étonnament médiocre quand on connait le soin qu'y apporte Donen d'ordinaire.
Malgré cette énorme déception, je restai béant d'admiration pour Audrey qui toujours épatante, danse et chante merveilleusement bien, ne se contentant pas de sourire bêtement et parader.
Dommage que la morale du film ne lui dicte de ne faire que ce dernier.