Vous allez reconnaître l’enfant Monsieur ? J'sais pas, j'lai jamais vu...
C'est une histoire (belge).... d'un mec qui revient en Belgique après un exil de cinq ans pour apprendre à être cuistot... Il y avait laissé sa mère, la femme qu'il avait aimée et leur petite fille qu'il n'a jamais vue...
Il va être contraint de vivre trois jours avec celle-ci, Elsa, qui lui confie ne jamais avoir vu son papa. Lequel des deux va apprivoiser l'autre ? Antoine va se découvrir un instinct paternel qu'il ignorait...
C'est un beau film avec une belle histoire, mais qui est très mal racontée... Au bout de trente minutes, on se demande même à quoi la belge Amélie van Elmbt (1986/ ----) veut en arriver car il ne se passe rien de palpitant... C'est le second des trois films qu'elle a réalisés et dont elle a écrit le scénario... Autobiographie ?
Auparavant, elle a été assistante du réalisateur Jacques Doillon...
Cette analyse psychologique risque d'être fastidieuse pour beaucoup car il sort un peu des sentiers battus sans véritable "cinéma"... On frise le voyeurisme, on pénètre l'intimité de personnes qu'on ne connaît pas..
Ceux qui ont vécu une vie de papa célibataire accrocheront mieux à ce sujet, peu palpitant car on vit la vie de quelqu'un d'autre qu'on suit à la trace, et pour lequel on n'a guère d'empathie car on ne sait trop la vie antérieure qu'il a menée, les raisons de son déni de paternité, la relative compréhension de la maman, mais dont on ne comprend pas bien le comportement...
Mais le souci de la réalisatrice semble-t-il est ailleurs : de se focaliser sur la relation père-enfant qu'une cigogne aurait apportée avec beaucoup de retard... Tout ça se révèle brouillon, désorganisé, peut-être pour mieux traduire les valses-hésitations d'un papa qui n'a pas beaucoup d'autorité face à une gamine qui elle, a beaucoup de caractère ?
Les acteurs sont tous pour moi des inconnus, pleins de bonne volonté, mais qui manquent de métier... Modestie du budget ou alors volonté de les décontenancer pour que ça fasse plus vrai ?
Un peu à la fois, on se laisse séduire par l'histoire et on est comme la papa : on ne sait trop où elle va le (nous mener)...
Cette histoire doit tout à la petite Lina Doillon (tiens, tiens, lien de parenté avec Jacques ?) qui est mignonne, craquante, et dirigée à merveille : elle se prête à tous les jeux de rôle avec une joie et un enthousiasme si communicatifs qu'on pardonne volontiers ses défauts à ce film manquant de maturité... La musique de Michael Andrews est joyeuse, non intrusive et correspond tout à fait à ce que cette aventure soit mise en valeur, notamment lors des prises de vues sur la jolie plage d'Ostende... Où la vue d'une publicité pour la bière Maes à la devanture d'un café dévoile au spectateur le lieu de tournage : la Belgique.
Il semblerait que ce film d'une grande tendresse et sensibilité, n'ait pas été distribué ailleurs que chez nos voisins belges...
la trois (RTBF) le 27.08.2023-