Les années 90 n'ont pas été les meilleures pour Ivan Reitman, le réalisateur des cultissimes S.O.S Fantômes et de Jumeaux ayant enchaîné les longs-métrages les plus anecdotiques avec un certain manichéisme. On a donc pu constater un sérieux manque de talent dans les petites comédies Président d'1 jour, Junior et ce remake des Compères de Francis Veber.
Notre scénariste-réalisateur a l'habitude des passages Outre-Atlantique, la quasi-intégralité de ses films ayant été refaits chez les Américains (il a lui-même réalisé son propre remake des Fugitifs)... Aussi ne sera-t-on pas surpris de voir la fainéantise habituelle de ce genre de productions qui ne change pas une lettre du script original et reproduit à l'exactitude les séquences premières, parfois avec un ton un peu plus américanisé.
L'histoire reste donc la même que dans le film de 1983 à savoir un ado rebelle qui fugue et une mère désespérée qui fait appel à deux amours de jeunesse pour retrouver le gamin, leur faisant croire à chacun qu'il est le père de l'enfant. Mais là où le tandem Depardieu / Richard faisait des merveilles, ce nouveau duo composé de Billy Crystal et Robin Williams sonne tout simplement faux.
En effet, notre Gégé national campait une brute épaisse on ne peut plus convaincante ; Crystal, lui, peine à nous faire croire qu'il sait donner de tels coups de boules quand il n'obtient pas ce qu'il veut. Et si Robin Williams n'a pas le même charisme que Pierre Richard, le caméléon américain arrive cependant à nous esquisser quelques rires grâce à son énergie débordante et ses inimitables mimiques.
Quoiqu'il en soit, ce remake n'apporte rien de nouveau au film original si ce n'est des jobs différents pour nos protagonistes, quelques mini-scénettes supplémentaires peu importantes et un caméo rigolo de Mel Gibson en punk piercé de partout. Une comédie très mineure pour l'ensemble du casting donc, qui n'est d'ailleurs sortie chez nous que directement en vidéo.