Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.”
De par son titre évocateur “Drunk” nous invite a priori à penser le rôle de l’alcool aujourd’hui tout en provoquant une réminiscence de l’adolescence et sa légèreté grâce à sa scène d’ouverture. Vinterberg excelle néanmoins à louer la force de la maturité à travers un quatuor d’acteurs dont la vie d’adulte réussit finalement à faire pâlir d’envie l’insouciance de la jeunesse. Par l'entremise de plans intimistes et une lumière réconfortante, on s’attarde avec plaisir sur ces tranches de vie. Malgré des situations professionnelles et familiales chaotiques, on découvre ici l’éloge de l’amitié qui unit les protagonistes. L’alcool permet de désinhiber ses quarantenaires en pleine crise existentielle qui trouvent réconfort et encouragement derrière leurs 0,5 g en permanence dans le sang. Faire l’apologie de l’alcool en 2020 semble surréaliste, mais l’absence de ton moralisateur ou de bandeau de précaution nous invite à repenser notre propre rapport à l’ivresse. On comprend rapidement la couverture qu’arbore cette expérience pour ces hommes qui se redécouvrent à travers leur fraternité et leur complicité. Le lyrisme érudit de la bande-original sublime en outre les moments de communion entre eux. Je termine enfin avec de nouveau ces quelques vers de Baudelaire qui résume brillamment l’enjeu du film : “ Il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.”

morganembt
8
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le 19 oct. 2020

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