Comme tous les fans de Kung fu old school, j'ai attendu Drunken Monkey de pied ferme et je dois dire que j'ai été déçu. Déçu essentiellement par les chorégraphies un poil mollassonnes et les combats décevants, mais pas du tout déçu par le film dans son ensemble. Celui-ci débute sur un générique comme Liu Chia Liang à l'habitude de les faire en nous présentant tous les protagonistes du film effectuant des katas, procédé d'ailleurs copié par Yuen Woo Ping pour des films comme Drunken Master ou Drunken Tai Chi. Avec ce générique, Liu Chia Liang nous annonce la couleur tout de suite, Drunken Monkey sera un film dans la veine de ceux qu'il réalisait à la Shaw Brothers dans les années 70/80.

Contrairement à Samo qui a su évoluer parfaitement du old school au kung fu polar, Liu Chia Liang n'a jamais réussi à passer cette étape, lui qui est traditionaliste dans l'âme que ce soit avec les deux Tiger on the Beat ou son Drunken Master 3. Apres presque 10 ans d'absence, il revient à ce qu'il sait le mieux faire, le film de kung fu old school, et ce n'est pas pour nous déplaire quand on connaît les fabuleux films que sont Mad Monkey Kung fu ou La 36e Chambre de Shaolin pour ne citer que ces 2 là. Et Drunken Monkey démarre comme une épopée chevaleresque, un western kung fu, un drame comme la Shaw Brothers les produisait si bien. Si bien que pendant l'introduction d'environ 20 min on se demande si le film est bien une Kung Fu comédie et c'est seulement avec l'apparition des personnage principaux que la comédie démarre.

Cependant le film n'est pas une kung fu comédie pure et la tension dramatique est bien présente. On retrouve tous les thèmes cher à Liu Chia Liang : les occidentaux sont les méchants dealers d'opium qui, une fois Wen Biao (Liu Chia Liang) parti, amènent la société de livraison à se moderniser et devenir une firme d'échange avec l'étranger. Société qui bien sur reviendra dans le bon chemin et également dans la tradition avec le retour de Wen Biao, retour qui symbolise le choix des valeurs de Liu Chia Liang dans le traditionalisme chinois.

Les décors sont vraiment magnifiques et la réalisation est de bonne facture même si il n'y a quasi aucune innovation. Le gros problème de Drunken Monkey vient des combats. Si les scènes d'entraînements et les combats 1 contre 10 sont percutants, on ne peut pas dire la même chose des combats 1 contre 1, ni des chorégraphies. Ainsi le combat entre Liu Chia Liang et Gordon Liu fait saliver sur le papier, mais on ne peut être que déçu par ce que l'on voit à l'écran. Peut être est ce le découpage ou les protagonistes qui ne sont plus aussi jeunes. A aucun moment on est vraiment impressionné ou transcendé par les chorégraphies du film pourtant orchestrées par Liu Chia Liang lui même. Malgré ça les scènes d'entraînement sont efficace, Liu Chia Liang a toujours sa prestance légendaire (il suffit de voir l'intro), la tension dramatique est bien présente et les acteurs plutôt bon mais malheureusement les chorégraphies font défaut au film et c'est quand même dommage pour un film d'arts martiaux quand on connaît les capacités de Wu Jing qui n'est pas exploité suffisamment, utilisé en grande partie pour les scènes de comédie.

Au final, Drunken Monkey est donc un bon film mais dont les chorégraphies restent assez banales et décevantes. Si Liu Chia Liang n'avait pas voulu à tout prix ajouter de la comédie à son film, sûrement dans le but de ratisser un public plus large, je pense que le film aurait gagné en efficacité car comme je l'ai dis, Drunken Monkey n'est pas une pure kung fu comédie et on aurait bien aimé que la comédie disparaisse pour laisser place au drame un peu plus sombre tout comme la magnifique introduction du film le laissait présager.
Ryo_Saeba
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le 1 oct. 2010

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