"You can die for your country. I'm going to live for mine."

Inauguration de cette nouvelle année cinéma avec "Du sang et des larmes" pour le lyrisme, ou "Lone Survivor" en version original pour l'esprit guerrier. Peter Berg nous avait servi en 2012 une grosse part de connerie quand même. Vous vous souvenez peut-être de "Battleship" ? L'adaptation cinématographique du jeu de société "La Bataille Navale" ? Moi je m'en rappelle. Et après ce film, j'attendais plus rien du bonhomme. Plus rien, de qualité du moins. Et faut croire que j'ai fait fausse route pour le coup.

"Lone Survivor" ( je vais préférer le dire en VO, pour faire plus ricain donc plus classe) est l'adaptation, si je peux dire, de l'opération Red Wing lancée le 28 juin 2005 contre les talibains dans la province de Kounar. Un groupe de 4 soldats fut envoyer dans cette province pour trouver et éliminer ( ou intercepter) un haut dirigeant. Malheureusement, l'opération tournera mal et va se transformer en véritable massacre.

Après ce petit briefing, on admet que le film se divise en deux parties très distingues: la première présente les soldats Michael Murphy (Taylor Kitsch), Marcus Luttrell (Mark Wahlberg), Danny Dietz ( Emile Hirsch) et Matthew Axelson (Ben Foster). de manière assez superficielle il faut dire, ne jouons pas trop sur les émotions. Et la deuxième partie, comme un véritable Call of Duty/Battlefield cinématographique survitaminé tellement excessif parfois, que l'on se demande si cela est bien vrai. Bon, d'accord, tout n'est pas vrai, c'est du cinéma d'action et le spectateur a payé sa place pour de l'action mais bon, quand même. Même si en soit, le film à cette ambition de rester sincère et crédible, nous faire ressentir les conditions difficiles dans lesquelles progressent les soldats. Mais quand on voit des sauts d'anges au ralentis où les soldats se fracassent la tête et le dos contre de gros rochers et arbres pendant 30 secondes et arrivent à se relever ? Sérieusement ? En vrai, ça m'étonnerait qu'ils aient pu se relever après 3 sauts comme ça, 1000 talibans au cul, 1 500 000 balles tirées à la minutes et 250 roquettes au passage (même si ils se prennent un bon nombre de balles dans le capot). Voilà le gros point noir du film, faisant donc une véritable impasse dans la perception du vrai et du faux sur quelques scènes. Peut-être que je me trompe qui sait, je n'ai pas lu le livre. Mais ce genre de séquence m'a fait ressentir ceci, et je pense que je n'étais pas seul. Mais cela n'empêche pas au film de se rapprocher le plus possible de la réalité, par des scènes dures parfois d'une extrême violence.
Ce que je trouve remarquable, c'est que le film ne mise pas sur l'esprit du patriotisme comme beaucoup du genre, mais sur l'aspect humain et la véritable volonté de survivre. On verra pas, comme dans beaucoup, de longs plans sur le drapeau américain flottant ou des citations patriotiques qui pètent.

Malgré cela, le film reste tout de même un film de guerre moderne honorable, servi par une réalisation de qualité livrant ainsi des fusillades intenses qui, avec sa bande annonce d'attirer les nombres joueurs de FPS de guerre, arrive aussi à réaliser une mise en abyme saisissante au coeur de cette escouade. Cependant, je vais pas le cacher, je me suis salement trompé sur Peter Berg puisque au final j'ai passé un agréable moment et je suis pas ressorti indifférent à l'idée de ce que vivent au quotidien les nombreux soldats à travers le monde.