Mélo de propagande. Où rien ne nous est épargné.

Générique de début:
Un clip documentaire sur l'entrainement de ces "super-héros" de l'armée américaine, les Navy Seal, Corps d'élite de la marine US. Heureusement qu'ils savent boire la tasse parce qu'ils vont se battre à des milliers de kilomètre du moindre point d'eau…
Exit le recul sur le conditionnement effroyable que subissent ces jeunes gens, il s'agit ici de glorifier l'endurance, l'abnégation, la solidarité, l'esprit de sacrifice. Evidemment, dans une publicité destinée au recrutement, on ne va pas essayer de révéler à quel point ce type d'entrainements est proche de la lobotomie.

Fiction:
Inspirée de faits réels. (Caution classique de scénariste pour écarter toute responsabilité dans le canevas dramaturgie insipide) et pourtant, ennui mortel assuré.
Exposition de la fin du récit au début du film (Teaser)
Fastidieuse présentation de personnages totalement interchangeables au camp de base. (L'uniforme viril a aussi effacé les traits de caractères ?)
Briefing interminable de mission ultra simpliste et montage parallèle (hystérique) des affreux barbares sanguinaires qui serviront de cible au "shoot them up" à suivre.
Départ ronflant et pétaradant sur musique prétentieuse.
Début de mission: Vague soupçon de manque de préparation et de manque de moyens (pour la première armée du monde ça fait tâche, mais faut bien flatter le trouffion, tout ça c'est la faute des politicards et des gradés, c'est connu)
Elément perturbateur: un pacifique troupeau de chèvre. (au passage dans un décors de forêt de pins dont on se demande s'il est en Afghanistan ou aux USA… m'enfin c'est vrai que l'Afghanistan c'est pas petit non plus)
ATTENTION, crise morale au sein du groupe, cas de conscience blabla. BREF c'est surtout parce qu'ils sont trop gentils, loyaux, humains, qu'ils vont se faire massacrer nos braves poilus suréquipés.
Shoot them up. Ne manque que le compteur en bas à droite. (Mais on y viendra rassurez-vous) Eh oui, on meurt mais c'est pas grave, on va tuer des centaines de barbus au passage, et on aura fait notre "devoir".
Ennui mortel toujours puisque dans la mise en scène de blockbuster, l'action a cessé d'être la préoccupation première au profit de l'effet visuel. Et pour un film de guerre, ne pas se préoccuper de l'action, c'est ballot. On retrouve donc pelé-mèle et sans discernement aucun, un découpage frénétique, des caméras portées de cadreurs en pleine crise d'épilepsie, des ralentis bien vulgaires sur les moments importants (l'agonie, le sacrifice, etc…). Des combats, Il n'y plus rien à voir que les effets. Ni les distances, ni les rapports entre combattants, ni les causes ni les conséquences de chaque mouvement ne sont visibles. L'espace y est purement mental ou symbolique (Chutes, ascension sur l'autel du sacrifice, etc…) Impossible au spectateur de comprendre le parcours sur le terrain des soldats et de leurs ennemis. Alors même que le sens de l'espace, son observation, est le socle de toute tactique militaire.

Seule suprise au scénario, l'intervention d'alliés inattendus. Ne nous y trompons pas, il faut continuer de bombarder et d'envahir des pays lointains, il y a toujours là-bas des types pour vous remercier quand même. Au fond, même les Talibans ne sont que des américains qui s'ignorent.

Rescue mission = Deus ex Machina. Dieu qu'elles sont belles les machines de l'industrie d'armement américaine. Là d'un coup plus aucune ressource n'est indisponible. Ah quand même ! Ces gradés et ces politicards, quand il faut sauver le soldat Ryan ils se foutent pas de nous !

Et puis fallait bien qu'y en ait un qui s'en sorte pour témoigner de l'endurance, de l'abnégation, de la solidarité et de l'esprit de sacrifice de ses coupaings, qui ont eu la stupidité de mourir après avoir reçu douze mille balles dans la peau, cinq cents éclats de roquettes, dévalé des ravins la tête la première…

Générique de fin:
Musique pour être ému. Les photos des vrais gars qui l'ont vraiment vue cette sale guerre dont on fait des films de chiottes.

Ca vous a plus ? C'est tout ce qu'on attend de vous soldat !
Pour s'engager signez en bas, ne lisez pas les petits caractères.
antoninbenard
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le 20 sept. 2014

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Antonin Bénard

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