Duel au sommet de l'angoisse !
Spielberg j'adore ! J'adore pour "Jurassik park", "Les dents de la mer", "Il faut sauver le soldat Ryan" etc. Cependant, j'ai découvert par hasard son premier long métrage dont je n'avais jamais entendu parlé et j'en suis confus d'ailleurs... D'autant plus que n'importe qui regardera ce premier film de Spielberg n'en sera que surpris au vue de ce qu'il réalisera par la suite.
Ce film débute donc en compagnie d'un homme ayant apparemment beaucoup de kilomètres à parcourir sur l'ennuyeuse et monotone route 66 aux Etats-Unis. Le film s'ouvre donc en caméra embarquée au bout du capot de la voiture de cet homme. Quelques minutes s'égrainent, les plans séquences sont bien réalisés blablabla... Quand tout à coup le deuxième "acteur" principal fait son entré sur le ring. Ah oui, je précise : l'homme du début conduit une "Plymouth Vaillant" et le nouveau personnage possède un énorme camion.
Les deux protagonistes paraissent vraiment seuls au monde. L'homme du début dont on apprend des choses au fur et à mesure que le film progresse est un employé de commerce, père de famille. Nous le voyons des pieds à la tête contrairement à l'autre routier dont nous apercevons uniquement l'ombre et les chaussures.
La première situation entre les deux protagonistes survient lorsque le père de famille double le camion. A partir de ce moment, les deux engins ne vont plus se séparer et un calvaire sans fin débutera pour "David Mann" le conducteur de la voiture.
Les situations d'angoisse ne vont pas manquer et cette angoisse se matérialise par le fait que le routier, conducteur fou, n'est jamais aperçu à part quelques parties de son corps. Le mystère est donc entier sur les motivations et les raisons de l'acharnement du routier sur David même si l'on comprend très vite que le routier veut à tout prix tuer l'acteur principal.
La compréhension de ce que désir le routier passe aussi par la taille et la "gueule" de son engin comparé à celui de David. En effet son camion est vieillot, cabossé, de couleur sombre... Il représente le mal avec sa devanture faisant penser à un homme enragé voulant parvenir à ses fins par tous les moyens. Ce camion est réellement monstrueux et qui plus est, possède un moteur bien plus puissant que la voiture toute jolie, toute belle de David.
David va finir par paniquer devant tant d'opacité et tenaillé par l'angoisse de se faire tuer par ce serial killer roulant !
Les scènes où les deux véhicules s'entrechoquent sont intenses et nombreuses. Cependant, il va y avoir des pauses dans cette course poursuite. D'autre part, ce qui est impressionnant, c'est la tension persistante même quand les deux protagonistes ne se poursuivent pas et son à l’arrêt.
Concernant les scènes d'action uniquement, la patte Hitchcockienne a été parfaitement utilisée par Spielberg. C'est en lisant ce fait divers (l'histoire est tiré d'une vrai course poursuite) dans un journal que Spielberg a immédiatement pensé à cette ambiance en mettant la musique stridente et angoissante qui va bien.
Ce long métrage m'aura vraiment surpris dans sa construction et par Spielberg lui même. C'est fort, ces réalisateurs bourrés de talent ayant une palette de création incroyable ! et pour Duel, Spielberg n'avait que 24 ans...