Pour son tout premier long-métrage, Steven Spielberg choisit de mettre en œuvre un film doté d'un scénario à la fois audacieux et simple à comprendre comme celui d'un représentant en informatique sillonnant les routes de la Californie au volant de sa voiture et se faisant traquer par un dangereux conducteur d'un camion-citerne. Tout le téléfilm est une course-poursuite infernale, mécanique et périlleuse. Un exploit cinématographique auquel les téléspectateurs semblent bien trouver leurs places devant ce téléfilm promettant un suspense infaillible. Ce long-métrage a connu un gros succès lors de sa diffusion à la télévision. Suite à cette réussite triomphante, le réalisateur n'a pas hésité à réunir son équipe pour tourner d'autres scènes, les ajouter dans la version initiale et en faire un meilleur long-métrage pour le diffuser carrément dans les salles de cinéma. Il existe donc plusieurs versions de ce long-métrage dont la version finale qui dure 90 minutes.
Une durée forte convenable pour plonger les cinéphiles dans l'une des plus longues courses-poursuites jamais tournée dans le monde du cinéma. Une course-poursuite provoquant une sensation similaire à celle du film Bullitt réalisé par Peter Yates mais en plus longue et plus exploitée. Il faut savoir que les courses-poursuites se réalisaient rarement à cette époque avec autant de réalisme et de moyens accordés. Avant que Steven réalise son premier téléfilm, les cinéphiles ont eu peu d'occasions de revivre plus ou moins la même scène que celle vécut dans Bullitt dans d'autres films tels que Le gendarme se marie de Jean Girault ou également dans L'or se barre de Peter Collinson. Steven a dû sauter sur cette occasion pour apporter quelque chose de neuf et de spectaculaire. Et je crois qu'on peut appeler ça comme un coup de maître. D'autant que le scénario est soigneusement bien écrit pour imaginer toutes sortes de situations aussi hasardeuses les unes des autres dans une course-poursuite qui fait honneur au cinéma.
Du début jusqu'à la fin, on suit le parcours terrifiant de David Mann, un personnage interprété par un Dennis Weaver exceptionnel. Il sait se mettre à la place du personnage principal à tous les instants du film avec tact et d'une manière professionnelle. Ce dernier remplit tout à fait son contrat pour nous sensibiliser à la détresse de son personnage. Pendant le visionnage, il y a de quoi être inquiet pour ce dernier. Il conduit une Plymouth Vaillant, parcoure les routes de la Californie et se fait courser machiavéliquement par un chauffard aliéné au volant d'un camion-citerne. Une simple voiture, un coin semi-désertique, un camion-citerne qui peut être considéré comme un tank pour notre héros, Steven Spielberg n'a pas choisi ces trois critères au hasard. Il savait que ça allait marcher puisque ce sont trois critères qui ne pouvaient pas être mieux choisi pour produire une situation aussi démoniaque.
Surtout que ce long-métrage a un petit côté de film d'épouvante puisqu'on ne voit en aucun cas le chauffeur du camion, pas même son visage. On ne sait pas qui conduit ce camion. On sait juste que ce conducteur a totalement pété les plombs pour s'acharner sans relâche au malheureux représentant d'informatique qui ne lui avait rien fait, à part le dépasser. C'est ainsi que nous visionnions un film où l'action est loin d'être absente. Rien ne se passe dans la tranquillité. Les situations sont assez diversifiées. Le film contient un bon lot de surprises. La mise en scène est magistrale. On peut assister à cette course-poursuite sous tous les angles, que ce soit à l'avant, sur les côtés ou à l'arrière des véhicules. Tout est paramétré avec habileté et adresse pour nous faire embarquer dans une aventure nous tenant en haleine pendant tout le visionnage. Un film prouvant que Steven Spielberg a de quoi être l'un des plus grands réalisateurs que le cinéma aura jamais connu. Un chef-d'oeuvre épatant. 10/10
Ce type est fou à lier