L'imagination faible de Denis Villeneuve

J'ai un rapport particulier avec Denis Villeneuve...

J'aime bien ces films au premier visionnage, beaucoup moins au second.

C'est ce qui m'était arrivé à la première partie de Dune, emballant mais rapidement au second visionnage je voyais les coutures, les maladresses, ce cruel manque d'imagination...

Car oui, là où le bas blesse dans cette adaptation, c'est le manque de folie, d'imaginaire, de tangible et d'émotions... Dune est une œuvre sérieuse soit ! Mais alors faudrait-il qu'elle porte la marque de celui qui l'adapte. On pourra dire ce que l'ont veut du film de Lynch, ce dernier avait quand même profondément marquer. Son esthétique, son imaginaire, ses moments suspendus... Même si le film est cassé, il a une profonde identité qui le rend unique...

Ici, Villeneuve est très scolaire, droit dans ses pompes. Si on peut dire que la facture technique du film (sa photo, ses effets spéciaux) est irréprochable, elle manque d'aspérité, de vie... On nous vend un univers unique, ici j'ai l'impression que tout se passait sur Terre et il n'y a que les trop rares apparitions des vers de sable pour me rappeler qu'on est ailleurs. Même les rêves de Paul Atréides (jouer par un Chalamet sous xanax) n'ont aucune imagination et folie ! Il rêve de millions de morts, vous en verrez 10 à tout casser dans son rêve ! Vous voulez voir l'armée de vaisseaux des douze maisons ? Vous verrez qu'une dizaine de point lumineux dans le ciel... Tout ce qui peut s'apparenter à de l'imaginaire SF, Villeneuve en a peur. Il ose pas, il ne cherche pas à nous brusquer... Sauf peut être sur la fin, où là les intentions du "héros" sont limpides, montrant un grand manipulateur prêt à tout pour se venger.... Dommage qu'il n'y est pas eu plus de signes montrant ce chemin... Globalement, les acteurs s'en sortent plus ou moins bien mais la plus belle surprise du film reste Zendaya, contre poids du héros et qui deviendra le repère fixe dans cet univers en constant mouvement. Son arc est le plus intéressant et pourrait l'être encore plus dans un troisième volet qui montrera bien sûr son nez...

Je n'ai pas passer un mauvais moment sur cette deuxième partie, disons que le côté trop propre, trop scolaire et limite sans âme du film m’empêche d'être dedans...

Ce n'est pas encore avec cette adaptation (mais est-ce vraiment possible au vu du matériau de base ?) que l'on touchera du doigt la grande œuvre SF que l'on espère tous...