Ce qui m'a toujours fasciné chez Denis Villeneuve, ce sont ces réalisations impressionnantes, cet impossible projet dans le regard de son objectif, qui soudainement se transforme en une vision du possible. L'architecte d'un autre monde, qu'il nous offre à rêver, pour de nouveaux horizons, tel un premier contact. Un chef-d'oeuvre.
Dans ce second volet, les images sont plus sombres. La virtuosité reste intacte, pour un cinéma grand public. Tout est gigantesque, l'immensité des décors, un travail qu'il maîtrise, le sens de l'épique, la précision narrative, et bien sur l'élégance visuelle de ce désert aride, aux infinis mer de sable qui continuent de prendre vie sur grand écran.
Denis Villeneuve est incontestablement un réalisateur sans pareil, qui établit maintenant une franchise exceptionnelle, avec de nouvelles normes en matière de science-fiction. Dune-Deuxième partie, est une extension massive du premier volet, avec plus de personnages et d'intrigues, sur cet échiquier de l'ombre, où chacun n'aura de cesse de manipuler l'autre pour obtenir le pouvoir. Avec bien entendu des conspirations, complots, meurtres et vengeances. Ainsi qu'un tout petit rôle pour la très talentueuse Léa Seydoux. Pendant que la légende grandit autour de Paul Atréides ( Timothée Chalamet ) et ses incroyables exploits, que l'on distingue dans l'histoire. On observe aussi une dimension plus intime et romantique, entre Paul et Chani ( Zendaya ), cette guerrière Fremen qui apprend à aimer cet étranger, que l'on espère comme le Messie. Aux côtés d'une mère, jouée par Rebecca Ferguson, qui impressionne dans une performance sinistre et glaçante.
C'est à travers toutes ces palettes de couleurs sourdes, ces sons qui raisonnent, l'intensité des combats, que l'on devine l'âme de ce film. Une nuance de lumière qui cherche à briser les chaînes de la nuit. Cet appel à la conscience, tous ces messages parlant de ces faux prophètes, l'impérialisme et le colonialisme. Les dangers familiers du fascisme, d'alliance rebelle aux armes si puissante, par des héros d'un jour, au pouvoir pour toujours.
Mais pourtant, il y a un mais, sinon j'aurais mis un 9 ou 10. C'est l'instant où apparaît Timothée Chalamet, lors de cette transformation complexe, où il devient à présent ce guerrier redoutable, arrogant, avec cette position de puissance absolue. Repoussant l'amour de sa vie, lui le sauveur tenté par l'envie de vengeance. Attiré par le côté obscur. Non, ça ne fonctionne pas, comparé au premier Dune, où il était totalement crédible.
Il y a aussi tous ces grands concept, qui en deviennent écrasants. Une guerre et ces combats époustouflants, par son niveau de détails techniques, et sa chorégraphie réfléchie, qui se terminent de façon précipitée, avec une confrontation pas très réussie.
Allez, on va arrêter d'être si exigeant, même si c'est la seule manière de comprendre et d'apprécier un film, ainsi pouvoir évaluer l'œuvre que l'on nous propose.
Au final ce fut malgré tout pour moi, un beau moment de cinéma.