But who is Gary ?

Un film qui se veut philosophique, tiré d'une histoire vraie. Le récit d'un drôle de type, appelé Gary (Glen Powell), qui marche entre deux mondes. L'un parmi les hautes sphères de la pensée abstraite, lorsqu'il enseigne ses cours de philosophie à ses étudiants. Et l'autre, dans les pas de ces voix d'une obscurité secrète, comme assistant improbable auprès des services d'écoute de la police, en complément de son métier de professeur.

Curieux non ? Et pourtant, c'est ainsi que vit Gary. Un homme simple, aux côtés de ses deux chats, ses plantes et son bermuda, seul dans sa maison. Jusqu'au jour où tout bascule, et que ses pensées s'incarnent dans un rôle inattendu : celui d'un tueur à gages, que la police lui demande d'incarner, afin de piéger tous les futurs malfaisants, qui auraient des envies de meurtre, trahis par leurs propres aveux.

C'est alors, avec une précision chirurgicale, qu'il explore les méandres de son moi freudien. Il se métamorphose, sans que ses collègues n'y comprennent rien. Il s'amuse à étudier ses clients, se crée une personnalité différente, adaptée au profil de chacun. Il se transforme de façon inquiétante, conscient que l'identité n'est jamais fixe et que son essence évolue avec chaque décision prise.

Puis, quelque chose change parmi toutes ces identités inventées, à l'apparition d’une vision envoûtante, empreinte de douceur, qui semblait glisser hors de toute forme d’analyse. Madison (Adria Arjona), une femme de tous les charmes, à en perdre la boule, qui le pousse à enfreindre le protocole, et voir le danger qui guette. Quand elle lui sourit, et que ses yeux brillent d'une lumière impossible à repousser.

Là où il cherchait la clarté des concepts, il découvre la chaleur du chaos. Tout près de son corps torride, lui, l'Apollon, et sa femme fatale, se fondent en un désir commun, dans cette chambre, sans en comprendre le chemin.

Tout s'accélère, des scènes de romance aux séquences d'action amusantes. Des touches de suspense. Le doute, à savoir qui manipule qui ? Une intrigue, qui jusqu'au bout reste imprévisible.

Même si le ton reste amusant et léger, Hit Man de Richard Linklater n'en demeure pas moins une réflexion sur les multiples personnalités que l'on laisse ou non émerger. Les raisons qui poussent Gary à se laisser volontairement envahir par Ron, ce faux tueur à gages. Peut-être ce besoin d'être un autre, plus confiant et moins égocentrique, qui donne libre cours à des personnalités confuses. D'étudier de façon sérieuse les aspects obscurs de l'âme humaine, avec bien sûr ce côté ridicule des situations. De les valoriser, pour créer une grande satire de meurtres et de passions amoureuses, qui défient le bon sens.

Gary est un homme intelligent, qui s'adapte, analyse et comprend que le monde, et son essence humaine, ne se trouvent pas seulement dans les livres. Mais aussi dans ces moments d'imprévu, où l'existence devient une aventure pleine de surprises et de découvertes.

Un perpétuel renouveau.