Après visionnage, je pense que les deux Dune de Villeneuve auraient dû être trois films.
Cette deuxième partie souffre ainsi d'un problème évident lié à la quantité d'informations à transmettre au spectateur, ce qui se ressent particulièrement à travers le développement très sommaires des nombreux personnages. Le rythme est aussi assez étrange avec des ellipses fréquentes et parfois abruptes, telle que celle réalisée alors que Paul Atréide s'apprête à entreprendre un voyage qu'on s'attendrait à voir vu que le film prend la peine de nous avertir sur les différents dangers du désert (qui n'interviendrons au final jamais), entrecoupées de scènes d'immersions un peu bateau au sein de la communauté Fremen.
Le final souffre tout particulièrement de ce manque de temps et on sent qu'il faut conclure: pas le temps d'expliquer le rapport de cet univers avec les armes atomiques, la situation politique apparaît assez brouillonne et ce qui aurait pu être une bataille finale épique et mémorable entre les deux meilleures armées de l'univers, une vraie plus value du film par rapport au livre en somme, est expédié en trois minutes.
Je mentionne également une certaine déception quant au traitement de la chaleur durant le film, chaleur supposément mortelle sur Arrakis. L'image est généralement plutôt froide et les personnages principaux ont tendance à se promener tête nue sans protection aucune en plein soleil. Pourtant, le film se rappel dans plusieurs scènes qu'il faut abriter les figurants dans des scaphandres ou au moins avec un turban. C'est une inconsistance que je trouve assez irritante quand on se rappelle l'importance du milieu hostile qu'est Dune pour justifier la valeur guerrière des Fremens dans cet univers.
Mais malgré tout ça le film reste agréable à suivre.
Déjà parce que même si le rythme n'est pas idéal, le scénario reste intéressant.
Ensuite - et surtout - parce qu'il est visuellement très beau, que ce soit au niveau des costumes, des véhicules, des paysages ou des effets (mention spéciale pour les vers des sables ici). Le son est également bien utilisé pour soutenir l'image même si on peut déplorer ici l'absence de musique mémorable.
Au final, une œuvre qui vaut définitivement la peine d'être vue mais dont les lacunes l'empêche de s'élever au niveau de ses visuels.