Dune 2, toujours aussi vide que le désert

J'écris cette critique alors que je ne connais pas le film de Lynch ni les livres. Je base ma seule critique en tant que simple observateur extérieur ne sachant pas trop si l'histoire est déjà risible d'origine.

Ce film se présente donc en suite logique d'un premier film qui avait tardé à raconter une histoire brève où, dans un monde manichéen, que dis-je une galaxie manichéenne, où seules les familles royales existent et sont soit parfaitement bonnes (les atreides) soit le mal incarné (les harkonnens), la famille parfaite contrôlant les épices se fait annihiler toute entière par une famille sombre, tous chauve, skinhead, violent et méchant ! Tous ? Presque, sauf un irréductible atréide, Paul le gringalet, meilleur combattant à l'épée de toute la galaxie, qui trouvera refuge auprès de ces valeureux pauvres gens aux technologies ancestrales.

Les seules formes de peuples présentés sont le peuple qui acclame en continu son souverain tel des PNJs et le peuple fremen. Ceux-ci seraient une population qui ne vit avec rien, la misère totale.
Mais dans le même temps qui survit dans les conditions les plus extrêmes dans un désert au soleil brûlant sans ressources et où les vers géants règnent, mais en plus là où les différentes familles de rois exploitent les épices (qui sont les sécrétions de ces vers géants) avec des infrastructures et technologies sur-développées et étant sur-armés.
Le premier film trainait en longueur en ne racontant finalement pas grand chose.

Dune 2 avait donc tout pour être raté en commençant par son casting où dans un monde qui se veut chevaleresque, ton héros, le personnage principal incarne la faiblesse physiquement. Villeneuve lui même le sait car il évitera les plans large pour éviter de trop montrer sa démarche pas très élégante et son corps asséché qui ne rend crédible aucun combat, on demande pas Silvester Stallone juste quelqu'un de crédible et apte physiquement, quelqu'un qu'on croirait crédible à se battre et remporter un duel tout simplement.
En parlant du côté chevaleresque, les scènes de champs de batailles à l'épée mélangé avec des hélicoptères AC130 de combat libellule qui bombardent sont d'un ridicule.

Bref parlons donc de Dune 2.

Le film commence là où il avait finit avec Paul des atreides qui survit au sein de la un groupe fremen qui l'adopte comme messie.
Pourchassé par les harkonnens suréquipés de jet-pack, de radar et de vaisseaux spatiaux de missiles en tout genre mais qui décident... de sortir l'épée. Ceux-ci se retrouvent perchés en haut d'un rock, assombris par une éclipse, ils se font tués 1 à 1 par des snipers d'élite fremen qui voient tout et sont parfaitement positionnés.
Mais pour le spectacle l'un descend avant de se faire tirer dessus et tombe nez-à-nez avec Paul pour un duel à la dague d'entrée.

Après cette 1ère scène introductive, on se dit qu'on va rentrer en immersion au sein de ce peuple fremen, qu'on va enfin pouvoir savoir comment ils vivent dans ce désert invivable, comment ils se nourrissent, comment ils s'équipent d'armements, leurs villes et usines qui leurs permettent une telle avance technologique, comment se structure leurs vies !
Sauf que... Finalement on en est pas plus avancé, ils sortent juste tout le long du film des super-mines aimantées à 1km de cible, des super fusil laser, et en bouquet final des super missiles qui détruisent tout quand il faut tuer le grand méchant.
Il y a notamment la scène où ils se démènent à abattre un hélicoptère qui est protégé d'un super bouclier depuis le sol pour que, juste après l'avoir abbatu, des super rayons laser abbatent la moissoneuse géante surprotégée en un claquement de doigts. Rien ne se tient.
D'ailleurs dans cet assaut le début est risible, les soldats marchent dans le désert mais ne voient pas au sol les 50 tubas noirs qui dépassent dans cette masse orange. Tout le monde les voit sauf eux. La surprise est d'autant plus raté. Le suspens est mal tenu tout du long.

Le grand méchant et sa famille parlons en tiens, ils sont impitoyable ils tuent sans raison à tour de bras ils n'aiment que ça (et les femmes aussi, quoique ils les tuent aussi), leur langue sonne phonétiquement russe et le grand roi s'appelle.... Vladimir ! Ça vient sûrement des livres qui datent d'une époque post guerre froide mais le clivage et le rapprochement volontaire est d'un ridicule.

Si dans le 1er dune David Bautista en tant que Rabban avait au moins le mérite d'être puissant et de sembler inaretable, là dans le 2 il est totalement déconstruit, on le retrouve nerveux qui tue ses serviteur quand il est pas content. Et surtout faible : il fuit face à Timothée Chalamet alors qu'accompagné de puissant vaisseaux de guerres, d'une grosse armée et armés jusqu'aux dents. Et ça, face à des fremens qui sortent du sable armés à l'épée.
Rabban mourra de manière incolore par un ancien atréide à la fin comme si il ne savait pas se battre en l'espace d'une poignée de secondes.

Le film est digne d'une bataille de dragon ball Z où c'est quand on veut que l'un prend le dessus sur l'autre à 100% sans raison, ou encore d'une bataille de jouets imaginé par un enfant de 4 ans qui fait gagner GI.joe face au power rangers bleu alors qu'il était dans une situation impensable.

Si les antagonistes n'apportent rien on a aussi les bene gesserite dont notamment Léa Seydoux qui apparaît sûrement grâce à ses hautes qualités d'actrice pour se faire mettre en cloque par le nouveau plus grand méchant des harkonnens et le contrôler. Toute cette scène pour le voir mourir 30 min plus tard à l'écran face à Timothée Chalamet le plus grand combattant au sabre de tous les temps, gagant ce combat grâce à sa force.
Ce film est remplis de superflus qui ne permet même pas de construire les personnages.
Je ne parle pas de l'histoire d'amour entre Timothée Chalamet et Zendaya là pour attirer un public people qui est terne et convenue.
Le film se prend très au sérieux alors que de fait il ne comporte aucun relief.

On rira cependant beaucoup au moment où le fremen stilgar (qui est censé être la touche d'humour du film en rapprochant la vénération du messie à celle des croyants de notre monde et la tournant en ridicule par la même occasion) dira à Timothée qu'il représente la force et qu'il lui faut un nom qui va avec... Usul ???? XD

La marche du sable est ridicule également et n'est pas conservé tout du long puisque la plupart du temps ils marchent ou courent sur le sable sans faire attention.

On rira également quand Paul réussira à dompter le super méga TGV, la scène est ridicule et le décor s'allonge encore plus qu'un match d'olive et Tom. Muni de ses 2 crochets Timothée qui ne fait qu'un avec la nature, va sauter depuis sa dune, sur ce vers géant allant à toute vitesse. Après 2 minutes intenses à se prendre le sable dans la figure et résister rien qu'à la force de ses gros bras il dompte le TGVers. Ces 2 minutes auraient dû suffir de voir le vers allant à vive allure disparaître du décor pour les fremens l'observant mais non il est finalement resté statique dans leur champs de vision pour qu'ils puissent fêter son exploit en temps réel ! On ne comprend toujours pas comment Paul dompte le vers, le dirige et par quelle magie le vers se laisse apprivoiser.

L'univers est cependant beau, les design, l'architecture (brutaliste pour les méchants pour rappeler la Russie soviétique ?), les costumes extrêmement réussi.
Mais si l'idée des bene gesserite mi sorcière mi voyante et complotant pour le pouvoir, l'idée de maison royale avec un empereur qui régit l'ensemble, l'idée des épices comme vecteur de tous les conflits sont globalement bonnes, aucune d'entre elles n'est bien exploité, tout est en surface et aucun personnage ne nous surprend, tout est convenu.

On pourrait s'arrêter là mais le film à encore d'autres tare, avec étonnement, la musique d'Hans Zimmer qui fait défaut. En salle le bruit assourdissant toutes les 2 mins de la même musique qui retentit avec les mêmes basses et le même crit nous fait bourdonner les oreilles, 2h40 de film avec une musique qui pouvait être prenante à la base qui finit vite en nuisance sonore, on est pas pris par elle parce qu'elle est sur-présente.

Le film est lent et long mais les scènes d'actions, les guerres extrêmement rapides, comme si finalement il pouvait condenser son 1 et 2 en 1 film tant il n'a rien à raconter.
L'univers chevaleresque ne comporte même pas le côté épique d'une guerre à l'épée, tout est lisse.

Pour finir cette critique très mal structurée tant j'avais de choses à dire (et j'en oublie), si dune a apparemment inspiré star wars, star wars a bien éclipsé dune tant l'univers est vaste, les populations variés, leurs modes de vies détaillés même si de gros défauts y subsistent aussi.