C'est devenu une machine vorace, un engrenage implacable où l'art n'est plus qu'un combustible consumériste. Est-ce devenu un moteur pour alimenter l'appétit insatiable du divertissement de masse ? En vérité, le septième art s'est vidé de toute substance, dépouillé de son âme, de son essence. Plus aucune plume n'effleure la surface de l'écran, plus aucun souffle ne fait palpiter le cœur des spectateurs. Jadis, nous étions des alchimistes, créateurs d'œuvres intemporelles façonnées avec la finesse de nos mots, mais désormais, nous ne sommes que des assembleurs de franchises, répétant inlassablement les formules éculées jusqu'à l'écœurement.
Alors on fouille dans les cryptes cinématographiques, on exhume des reliques qui avaient jadis fait vibrer les foules, pour en produire des copies fades et sans âme, numérotées comme autant de trophées d'une vanité sans limites. Mais comme il ne reste plus d'acteurs, que des pantins interchangeables, on recrute des recruteurs qui embaucheront soit le rejeton de, soit la progéniture de, ou tout autre héritier de la scène dorée. À défaut, on se contente d'un visage juvénile aux boutons à peine éteints, une pâle réplique de la jeunesse éblouissante d'antan. Il est médiocre, mais peu importe, il coûte peu et se plie docilement à nos caprices de metteurs en scène tyranniques, répétant la même scène deux-cents fois sans sourciller.
Alors on tente de respecter les canons du premier opus, on réchauffe les formules fanées, on reproduit les mêmes séquences jusqu'à l'absurde, dans une quête désespérée de réitérer la magie passée. Et ça perdure, ça persiste... et je me suis ennuyé jusqu'à la lie. Car les nouveaux venus croient que l'action se mesure au nombre de cadavres, que l'intensité se quantifie aux explosions et aux effets spéciaux grandiloquents, oubliant que la véritable grandeur réside dans l'émotion, la subtilité, la profondeur.
Bon ben c'est comme la musique. Circulez, y'a rien à voir.