Un peu dans l'esprit des comédies anglaises du début des années 2000, Dunki raconte l'histoire d'un groupe d'amis du Punjab qui cherchent à émigrer en Angleterre, chacun pour des raisons différentes. Le chemin sera long et au bout, pas forcément ce qu'ils espérait... Tu ris, tu pleures, tu ris, tu pleures, tu ris, tu pleures, là tu chantes, tu ris, tu pleures, tu ris, tu pleures, tu ris, tu pleures pendant trois heures. C'est généreux as fuck, Shah Ruhk Khan à fond les bananes et tout le monde joue hyper bien, dansant sur une partition délicieusement écrite, d'une générosité totale, on voit même l'oeil complice du réalisateur se pencher vers nous, nous soufflant à l'oreille : "Dis, y'a 30 kils de trop sur la rigolade, et 40 qui débordent sur le mélo, je vous le mets quand même ?!" Mais ouais mon pote vazi mets tout on fera le tri ! La première partie, où 2 bonhommes rigolos, 1 type un peu triste, une zouze choupi totale et SRK on fire tentent de décrocher leur visa est un petit bijou d'écriture, merveilleusement tricoté, et goulument interprété. Puis, le film vire sur quelque chose de plus amer, sur un pamphlet politique sur les migrants. Les rapports entre l'Angleterre et son ancienne colonie sont parfaitement dosés, et le propos général, passant parfois par des grosses ficelles ou des facilités pardonnables, est d'une surprenante finesse, fascinant à voir se dérouler dans une telle comédie. Quand on pense que par chez nous deux meufs dans un film et t'as tout un tas de réacs qui se roulent par terre en pleurant au wokisme... purée les mecs sont pas prêts pour le cinéma indien et ses envolées turbo-gauchistes. Pascal Praud en réa, et les gonzes qui s'inventent leurs terreurs parce qu'ils ont entendu sur Cnews qu'on avait cancel Annie Cordy, faut qu'ils restent le nez dans leur merde... Si par malheur ils sortaient de leurs trous pour aller voir ce qui se trame ici, ils calanchent direct !
Bref ! Dunki est une petite fable sociale sur le temps perdu, l'herbe d'ailleurs qui semble parfois plus verte et sur les tristes réalités économiques de notre monde. C'est aussi et surtout une super histoire d'amour et d'amitié ! La salle de l'Arvor de Rennes était blindée et quel bonheur purée de l'entendre rigoler de la sorte devant un tel film ! On était 150, mais je vous assure que quand on rigolait, on aurait dit qu'on était 1000 !