Riders out of norm
Where are you from ? It’s hard to say. Inspiré du Fanfaron et jalon originel du Nouvel Hollywood, Easy Rider se caractérise avant tout par sa contestation de tout ancrage, qu’il soit dans la...
le 2 déc. 2016
65 j'aime
4
Tourné pour la somme dérisoire de 325 000 $, Easy Rider en rapporta plus de 60 millions à ses producteurs (dont faisait partie Peter Fonda) qui ne s'attendaient pas à un tel succès. Le triomphe fut mondial et s'explique par le fait que c'est le film d'une génération où une frange de la population, américaine d'abord, mondiale ensuite, s'est reconnue. Son réalisateur Dennis Hopper, ancien acteur clean qu'on avait pu voir dans les années 50, notamment auprès de James Dean (dans la Fureur de vivre et Géant), connut ensuite des échecs dans ses réalisations suivantes et revint à son métier d'acteur où il trouva dans les années 80 et 90 un emploi dans des rôles de méchants dérangés.
Dénonçant l'intolérance de l'Amérique profonde, ce road movie emblématique de son époque, à la charnière de la fin des années 60 et du début des 70, est devenu culte de chez culte, en dépit de ses défauts. Mais c'est le film de la culture hippie qui reste en son temps l'une des plus significatives manifestations de l'esprit de liberté issu de ce mouvement. C'est un pamphlet ironique et amer (surtout par son final tragique) contre les préjugés, la connerie humaine et l'ignorance de cette Amérique conservatrice qui n'accepte pas ces 2 motards parce qu'ils sont différents dans le sens où ils affichent une insolente liberté dans leur comportement et leur habillement, même si cette liberté est en partie dépendante de l'alcool et de la drogue.
Le film se situe dans le courant de dénonciation des tares sociales, et dans un courant plus vaste de films contestataires à Hollywood, comme Bob et Carole et Ted et Alice (révolution sexuelle), Macadam Cowboy (rêve américain brisé), Devine qui vient dîner? (mariages mixtes), ou le Lauréat (liberté de moeurs)... C'est un film typique du Nouvel Hollywood, iconoclaste, rempli de scènes inoubliables (séquence du cimetière, visite à Monument Valley), qui a pris une résonance universelle par sa condamnation de l'intolérance comme source de toutes les violences, mais aussi par sa dimension christique (les 2 héros sont immolés comme Jésus pour permettre à cette Amérique de survivre). Il permit enfin de faire connaitre Peter Fonda, à Jack Nicholson d'exploser après divers petits rôles dans la série B, et à la chanson "Born to be wild" du groupe Steppenwolf de devenir l'emblème musical de tous les bikers.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Jack Nicholson, Les meilleurs films des années 1960, Les meilleurs road movies, Les meilleurs films du Nouvel Hollywood et Génériques de films
Créée
le 28 mai 2017
Critique lue 974 fois
28 j'aime
17 commentaires
D'autres avis sur Easy Rider
Where are you from ? It’s hard to say. Inspiré du Fanfaron et jalon originel du Nouvel Hollywood, Easy Rider se caractérise avant tout par sa contestation de tout ancrage, qu’il soit dans la...
le 2 déc. 2016
65 j'aime
4
Un film qui atteint le statut du film culte. Deux californiens Wyatt et Billy font sauter la banque en revendant de la drogue. Ils achètent des motos et ont l'idée géniale de descendre à la Nouvelle...
Par
le 2 févr. 2011
49 j'aime
2
Tourné pour la somme dérisoire de 325 000 $, Easy Rider en rapporta plus de 60 millions à ses producteurs (dont faisait partie Peter Fonda) qui ne s'attendaient pas à un tel succès. Le triomphe fut...
Par
le 28 mai 2017
28 j'aime
17
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 5 déc. 2016
96 j'aime
45