Les zombies sauce bolo ça nous manquait pas mal. Alors que le filon semblait avoir été utilisé jusqu'à plus soif, les Italiens nous reviennent finalement avec une production, qui sans apporter grand-chose au genre, réussit à peu près à distraire, bien qu'elle souffre de problèmes évidents de rythmique.
On a bien un scénario, riche en dialogues nous servant quelques tirades amusantes, mais globalement, le film n'a pas de trame principale, se contentant grosso-modo de nous décrire la vie d'une poignée de survivants, ainsi qu'un road-movie modérément inspiré, mais surtout très bordélique. Donc pas vraiment de survival ni de — réelle — quête de remède, si ce n'est celui que cherche nos deux héros, des femmes, ou au moins une, celles-ci ayant toutes été contaminées par le virus, et faisant de la Terre un vrai monde d'hommes. Ça et là le duo rencontrera des adversaires, humains et zombies, servant quelques bonnes scènes de bidoche, mais hélas trop courtes, et semblant avoir été posées là afin d'habiller leurs incessantes discussions.
Bref, Eaters n'est pas un mauvais film, mais nous sommes cependant loin de ce que l'on espérait, la partie macho étant bien là, mais hélas pas assez exploitée et ne nous livrant q'un nombre limité de scènes massivement burnées.
Pas assez de tension, peu d'enjeux, un rythme en dents de scie, des dialogues trop longs, en somme un contentieux lourd qui n'inscrira pas le métrage dans les références du genre.
Les réalisateurs, Luca Boni et Marco Ristori, montrent un évident manque d'expérience, ceci étant leur premier film, mais aussi de budget, le tout ne dépassant pas les 70.000 euros. On appréciera néanmoins la bonne volonté qu'ils avaient, nous offrant quelques moments de boucherie techniquement bien composés, avec des maquillages bluffant tant ils n'ont pas à rougir des grosses productions, de même qu'une attention particulière apportée à l'image, évitant les filtres jaunes/verts comme c'est souvent le cas dans ce genre de métrages, mais aussi quelques jolis matte-paintings.
Pour conclure, les amateurs de massacres de zombies ne seront qu'à moitié satisfaits et n'en garderont que peu de souvenirs du film, si ce n'est grâce à son personnage principal, Igor. Les autres souriront de temps en temps, mais auront du mal à trouver le moindre intérêt à l'oeuvre.
Mention spéciale pour Alex Lucchesi, qui tient le rôle principal, et figure parmi les atouts majeurs de l'oeuvre, grâce à un charisme hors-pair et tout un lot de répliques qu'il crache d'un naturel qui force le respect.