Fait pas le Macklin

Robert Duvall incarne un taulard fraichement libéré de prison. Si cet homme a purgé sa peine les ennuis ne sont pas derrière lui, car une fois dehors on tente de le supprimer. John Flynn signe un film grandement efficace. Son polar est prenant, on suit avec intérêt le parcourt de cette vengeance. L'homme va se confronter comme le titre l'indique à une organisation mafieuse. Le nombre de ses adversaires ne l’arrête pas, il va s'y prendre de façon méthodique pour faire plier ceux qui ont assassiné son frère. Dans son film John Flynn impose un rythme qu'il tient d'un bout à l'autre. Ce rythme est celui d'un homme en cavale, il doit se cacher, s'armer, s'informer et penser ses opérations. Flynn arrive pleinement à faire passer tout ça à l’écran. Ce ton peut être pris pour quelque chose qui rend le film mollasson. C'est une erreur, c'est juste la banalité d'une vie de cavale. Sa compagne présente au début sera mise à l'écart dans la suite de l'histoire. Dommage, car elle pouvait apporter un peu plus au récit. Cette femme est là le jour de sa sortie. Dans la voiture elle lui dit avoir connu des hommes, mais rien de sérieux. Elle a une véritable franchise avec cet homme. Cette vie elle n'en veut plus et si elle l'a attendue elle espère à autre chose. La violence quand elle apparait fait vraiment son effet. Elle est rude, sèche et sale, Flynn l’orchestre avec efficacité. Elle n'a rien d'amusant ni de gratuit, elle est faite de coups bas dégueulasse, chacun cherche à rester en vie comme il le peut. C'est lui ou celui qui est en face. On regrettera (comme dans beaucoup de films de cette période) que lors des scènes nocturnes ou dans les instants plus sombres une image bien trop noire. Un noir qui rend très difficile la visibilité de la scène. Le budget n'est certainement pas suffisant pour avoir un matériel permettant de réaliser des scènes nocturnes. Heureusement ce genres d'instants ne sont pas omniprésents, car ça nuit aux scènes et au film également. C'est le seul bémol de ce polar qui reste très bien ficelé.