Cette chronique sociale, plébiscitée au Festival du Film de Sundance, peint avec douceur et réalisme le portait de personnages et d'un quartier en mutation. Un film charmant qui doit autant à une mise en scène soignée qu'à la fraîcheur de ses interprètes.

Echo Park. Quartier hispanique de Los Angeles en pleine transition (les Blancs s'y installent de plus en plus, ce qui provoque une hausse importante des loyers). Alors qu'elle prépare sa Quinceañera (la cérémonie symbolisant le passage de l'enfance à la femme pour la jeune fille qui fête ses quinze ans), Magdalena découvre qu'elle est enceinte. Chassée par son père, elle est recueillie par son grand oncle Thomas, un vieil homme d'une bonté infinie, qui héberge également son cousin Carlos, un rebelle rejeté par le reste de la famille.
Sans tomber dans le sentimentalisme, Richard Glatzer et Wash Westmoreland (un couple ayant enménagé dans ce quartier il y a 5 ans) ont réussi à construire une histoire touchante, naviguant entre fiction et réalité. Ils présentent la communauté latino-américaine, en évitant les clichés, grâce à des personnages d'âge différents et de milieux sociaux divers. Ils ont aussi choisi de traiter d'aspects dérangeants, comme un jeune homme, aux allures de gangster, qui vit pleinement son homosexualité. Les cinéastes étant eux-mêmes homosexuels, ils ont d'autant plus pu critiquer «ce racisme qui consiste à fétichiser une communauté mais sans traiter les gens qui en sont issus de manière égalitaire» (selon les propres mots de Richard Glatzer).

L'esthétique chromo, les musiques à sonorité latino et le casting hétérogène apportent une incroyable fraîcheur au film. Une véritable bouffée d'oxygène. La caméra s'attarde sur des détails, reste fixe pour un plan d'ensemble, glisse lentement, joue avec la lumière... Les thèmes de la bande-originale soulignent avec brio les sentiments ressentis à la vue des images. Les interprètent incarnent avec des justesse des personnages attachants. Emily Rios (Magdalena) et Jesse Garcia (Carlos) font leurs premiers pas devant la caméra aux côtés d'acteurs plus confirmés comme Chalo Gonzalez. Des seconds rôles ont été confiés à des habitants d'Echo Park. Tout le quartier a en effet activement participé au bon déroulement du tournage.
Echo Park, L.A. est un film touchant, charmant. On s'attache irrémédiablement aux personnages. Un bonheur simple comme une belle journée d'été.
Aede
7
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le 2 oct. 2010

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Aede

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