Ce film est caricatural et m'a beaucoup irritée, mais je savais que ce serait le cas bien avant de me lancer dans le visionnage. Quand j'étais élève, je trouvais déjà les films sur les profs trop cools qui changent la vie de leurs élèves ridicules. Ce n'est pas maintenant que je suis prof que je vais changer d'avis.
Donc j'ai trouvé ce film pénible, Hilary Swank (Erin) la jeune femme parfaite, parfaitement éduquée et toujours souriante décide de renoncer à ses privilèges pour devenir prof dans une classe spéciale pour cancres. Bien sûr, c'est l'anarchie au début, mais en peu de temps, les élèves sont tellement subjugués par leur professeur qu'ils deviennent doux comme des agneaux, se mettent à lire et à écrire et lui obéissent au doigt et à l’œil. C'est beau, c'est plein d'espoir, mais tellement loin de la réalité, tellement peu crédible (une classe sans bavardages, dans laquelle les élèves attendent qu'on leur donne la parole pour parler, en s'écoutant les uns les autres, de qui se moque-t-on?).
Mais ce film a eu un bon côté, me conforter dans ma voie. Comme le personnage d'Hilary, je suis une privilégiée éduquée, qui une fois son doctorat en poche a décidé d'aller enseigner en ZEP, au grand dam de sa famille, "to make a difference". Et même si mes résultats sont loin d'être aussi idylliques que les siens (bon j'enseigne la physique, c'est compliqué de leur parler d'Anne Frank), je reste satisfaite, et quelque part, ce film m'encourage à aller encore plus loin, à plus faire pour les élèves. Et puis toute la partie sur la Shoah m'a bien plu.
Mais tout le reste, l'histoire d'Eva, les garçons qui pleurent pour rien, les acteurs de trente ans pour jouer des ados... j'ai détesté. Mes élèves ont entre 16 et 18 ans et ils ont l'air bien plus jeunes que ces soit disant ados de 14 ans.