Ce livre me réconcilie un peu avec Roth. Il y a environ cinq ou six ans, j'ai lu "The plot against America" (2004) et j'ai adoré. Dans ce livre, Philip Roth réinvente son enfance à Newark en imaginant que Lindberg soit devenu président à la place de Roosvelt. Il présente donc une amérique où s'insinue progressivement unvantisémitisme profond et où en tant qu'enfant juif il grandi sans comprendre le rejet dont il est victime. Bien sûr, pour nous en Europe ce livre représente une réalité que nous avons vécue, mais il est intéressant de voir un Américain imaginer cela sur son territoire et la façon qu'a Roth de réécrire l'histoire me semble vraiment pertinante, et absolument pas caricaturale.



Ayant donc adoré "The plot against America", je me suis donc jetée avec délectation sur un second roman du même auteur: "The human stain" (2000) et ce fût une amère déception. Je me souviens assez peu de l'histoire, mais plutôt du sentiment de m'être faite avoir, m'attendant à un livre aussi bon que le précédent. D'après ce qui me souviens, c'est l'histoire d'un professeur afro-américain très clair de peau, ce qui lui a permeis toute sa vie de se faire passer pour juif afin de s'ouvrir certaines portes dans l'Amérique d'après guerre, et un jour il est accusé de racisme par des étudiants noirs, mais je ne me souviens pas de la suite.



"American Pastoral" est donc ma troisième rencontre avec Philip Roth et étant restée sur une note amère, j'ai été agréablement surprise. Bon ce livre est très loin d'égaler le souvenir (attendri) que j'ai du "The plot against America", mais il est agréable à lire. Je trouve que la "psychologie", la "personnalité" de certains de ses personnages n'est pas toujours des plus crédibles, mais bon l'histoire est plutôt prenante et dresse le portrait d'une famille américaine à qui tout souriait mais à qui finalement tout échappe sans raison apparente.





L'écrivain Nathan Zuckerman est un jour contacté par Seymour « Swede » Levov, la star du lycée quarante ans au paravant, qui cherche soit disant à écrire sur son père mort depuis peu. Au cours du repas, Seymour ne parle cependant pas de son père et se contente de faire l'apologie de ses trois merveilleux fils et de sa vie parfaite. Nathan déçu en conclut un peu vite que décidément, the Swede avait été épargné par la vie et il le perçoit un peu comme un imbécile heureux à qui tout a toujours souri et qui ne s'est donc jamais torturé avec des questions existentielles.



Deux mois plus tard, il rencontre à une réunion d'anciens élèves Jerry Levov, le frère cadet de Seymour, qui lui apprend que son frère vient de mourir d'un cancer de la prostate et Nathan réalise que son idole de jeunese n'avait pas eu une vie si parfaite que cela. En effet, Jerry lui apprend que la première fille de son frère, dont Seymour n'avait jamais parlé au dîner, était une terroriste anti guerre, qui en 1968 avait fait exploser la poste de son village et le médecin qui s'y trouvait à ce moment là. C'est à partir de là que la vie parfaite du Swede à volé en éclat, c'est à ce moment qu'il a réalisé que la vie n'avait pas de sens, à partir de ce moement qu'il a cessé d'être un bien heureux pour passer du côté des torturés. Nathan réalise que son dîner avec Seymour n'avait pas pour but de parler du père, mais putôt de la fille, de cette blessure toujours vive. Seymour se sachant mourant voulait raconter son histoire à l'écrivain, mais une fois en face de lui, il n'a pas osé se dévoiler, il a caché sa maladie et sa souffrance.



Nathan dépité de s'être fait avoir par l'apparente sérénité du Suedois décide alors de se plonger dans l'histoire de cet homme dont la vie a basculé aussi soudainement., et faute d'avoir pû de son vivant écouter ses états d'âme, mène l'enquête après sa mort.
atomystik
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le 13 janv. 2013

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