Eden Lake par Neena

« Ce n'était que des enfants ! »


Un soir, j'ai regardé un film. « Eden Lake ». Convaincue que ce film serait une de ces aberrations moralisatrice dégoulinante de sang propre et de héros récompensés par le destin, je me suis calée, avec mon bol de taboulet habituel, devant. Je m'attendais à un film fade, vaguement niais, absolument pas effrayant. Le scénario, en lui-même, me semblait digne d'un long-métrage trop long, d'ailleurs, comme métrage, et même carrément un raté.

… J'aurais finalement mordu ma couette et tapé mes oreillers pendant prés d'une heure. Et, pire, j'aurais hurlé avec la violence d'une supportrice de l'OM hautement bourré à la Heineken, pour tout vous dire. On aura même pu m'entendre gueuler « Nique-lui sa gueule !» avec la même tendresse que lesdits supporters.

L'idée, c'est quoi ? Un couple tendre qui part en vacances, histoire de se changer les idées. Pour que ce soit plus drôle encore, le type compte demander sa femme en mariage lors de ce séjour. Les voilà parti vers un petit coin de paradis, aussi charmant que la forêt qui servit de décor à « Blair Witch », et les voilà qui se font emmerder par des jeunes vaguement très cons.

Comme je n'ai aucune envie de vous spoiler ce délicieux petit trésor, je ne dirais rien d'autre sur la suite de ce film. Mais, croyez-moi, ce ne sera pas mièvre, ce ne sera pas ennuyeux, ce ne sera pas un raté. Ah non. J'en ai encore des frissons. Sans doute devrais-je fermer cette fenêtre que je laisse grande ouverte pour aérer ma piaule des effluves de clopes. Oh, et puis non, ça entretient les tremblements. Si vous me voyiez.

Un point important à souligner, cependant : « Eden Lake », c'est de la violence gratuite, de l'acharnement monstrueux, de la cruauté sans nom, tant et si bien que ce film perd toute notion de réel. Enfin, pour moi, petite candide, en tout cas.

La fin n'est pas moralisatrice, plutôt gerbante, mais franchement sans aucune surprise. Me voilà déçue. Un incendie dans la forêt, là, j'aurais ris et aimé. Un monstre tentaculaire sortant du lac pour punir les impies, ah, j'aurais vénéré. Bref, un truc surprenant et hors-norme m'aurais bien fait bander. Tant pis. Je ne ferais que m'enfermer dans ma misanthropie. Car oui, ce film vérifie une jolie théorie : celle de la connerie humaine, surtout celle des jeunes cons prépubéres. Même si, dans ce film, cette connerie est foutrement exacerbée ... Enfin, j'espère.