Une recette variée que nous sert Doug Liman, remaniant subtilement les genres afin d’atteindre un résultat convaincant.
Prisonnier du temps, le Major Bill Cage, incarné par Tom Cruise saisit intelligemment ses chances pour vaincre un ennemi commun. Mais plus, intelligent encore, l’intervalle de temps accordé est nettement suffisant pour convaincre et construire le scénario idéale enchainant le comique et l’action. C’est pourquoi le jeu de l’acteur ne diffère pas de ces redondantes prestations dans le domaine. Le côté insouciant qu’il suggère forge tant bien son charisme que sa crédibilité, on peut alors se laisser séduire, si le style nous convient.
Or, il y a toujours moyen de se rattraper sur une intrigue bien menée. L’exploitation de ce don temporelle est d’une manière très prolifique pour l’esprit que de prendre du recul sur ses erreurs et comment améliorer les choses. La stratégie est de rigueur, lorsque qu’on a une longueur d’avance sur l’ennemi. Une tâche complexe, même pour les plus experts. Il va donc falloir ajouter une pointe de sentiment et de caractère pour l’accompagner dans sa quête de la paix.
Ensuite, on peut tout à fait renier l’acteur qu’est Cruise, ou ne pas prendre son parti. Ces derniers seront peut-être apaisés de vivre sa mort un bon nombre de fois.
Emily Blunt, dans la robe de Rita Vrataski devient alors le guide dont il a besoin. Fracassante et percutante, elle alimente constamment le désir d’avancer. Dans un rôle spécifique, on ne tarde tout de même pas à constater une évolution, essentiellement sur le plan émotionnel.
Ces deux soldats nous ont livrés de nombreuses batailles, toutes illustrées d’un décor commun, cependant à l’aide de gadgets modernes. On ne peut qu’être comblé que de revoir sans cesse les mêmes scènes sous différents angles. L’approche devient alors aisée, d’où la délicatesse du rythme.
On lance l’histoire par un humour sur la répétition, qui s’avère bien plaisant. Se succède ainsi des réinitialisations du même tempérament qui couvrent le succès de l’œuvre. On remarque, au passage, la présence de Bill Paxton, dans la peau d’un sergent autoritaire. Une place de choix pour contrarier les plans quotidien de du héros.
Et entre deux pluies d’explosions s’immisce une relation forte surprenante entre ces deux héros. Il ne s’agit alors plus d’une réelle nécessité de l’un et de l’autre. Chacun assume ses sentiments à sa façon, d’où la « surprise » interposée. Mais l’on ne peut imaginer vivre dans un tel état d’esprit sans un dénouement adapté et fidèle à cette logique. Ce qui ne fut malheureusement pas le cas. La conclusion tant attendue ne fit nul éloge, et s’est enfoncée dans le rudimentaire Hollywoodien. Un passage qui aurait pu être évité, si la trame s’assumait plus dramatique. Ce qui s’est pressenti par moment suite à la feinte délaissée derrière nous.
Mais au final, Edge Of Tomorrow porte en lui l’intelligence nécessaire et suffisante, dans une réalisation très soignée et divertissante.