J’avais laissé Tom Cruise en quasi surhomme du côté de chez Jack (Reacher) et je le retrouve encore une fois en sauveur du monde dans ce Edge of Tomorrow. Sauf que cette fois, le postulat de départ de son personnage - un militaire spécialiste des public relations, trouillard et totalement inapte au combat - offre un côté décalé bienvenu (qui ne durera bien entendu qu’un temps).
L’autre nouveauté (relative) tient au fait que - pour une fois - ce n’est pas le continent nord-américain qui est ravagé par une invasion extraterrestre mais bien notre bonne vieille Europe. L’occasion d’une évocation (pas très subliminale mais bon…) de la Seconde Guerre Mondiale via notamment ces scènes de bataille sur la plage (décalque futuriste de la sauvagerie de l’opération Overlord chez le Soldat Ryan de Spielberg) et un peu de la Première (l’Ange de Verdun).
Le cœur du film tient en ce concept simple : Tom ne cesse de revivre la même journée à chaque fois qu’il meurt. On pourrait craindre que le pitch ne survive pas à une bande-annonce plutôt enthousiasmante mais il n’en est rien. Le scénario de la répétition utilise plutôt habilement les différentes possibilités offertes : l’opportunité d’un entraînement ad libidum pour le héros, la progression facilitée dans le combat grâce à la connaissance du futur (les personnages donnent quand même l’impression de se prendre toutes les portes même si - à leur décharge - l’ennemi est particulièrement vicieux), l’humour (quelques morts bien cocasses !) et finalement la lassitude devant l’échec (là est la vrai point commun avec le jeu vidéo !) et l’envie d’aller voir ailleurs.
Côté cast : Tom - presque descendu de son piédestal - est largement supportable (pour les plus réticents) voire même bon, Emily Blunt est parfaite en Valkyrie badass (même avec un trauma encore une fois en mousse) et Bill Paxton offre une composition de sergent vachard plutôt rigolote. On retrouve également l’habituelle escouade de sous-fifres borderline mais attachants que l’on verra un peu plus à l’écran grâce aux reboots (et le gars qui meurt en premier s’en félicite).
Un bon petit film de SF donc (malgré son budget conséquent), où les effets spéciaux sont pour une fois au service de l’histoire et qui se regarde avec plaisir.