♫ Groundhog Control to Major Tom ♫
Malgré leur approche bien différente, on peut difficilement regarder "Edge of Tomorrow" sans songer à l'excellent "Groundhog Day" (Un jour sans fin) du regretté Harold Ramis. Ici toutefois, il est question de grand spectacle. La vie est-elle un perpétuel recommencement, comme le dit l'adage, et sommes-nous donc condamnés à engloutir une flopée de blockbusters tous plus idiots et indigestes les uns que les autres ? On dirait bien, hélas. La vie est-elle un perpétuel recommencement, comme le dit l'adage, et sommes-nous donc condamnés à engloutir une flopée de blockbusters tous plus idiots et indigestes les uns que les autres ? Pas si sûr, à en juger par ce sympathique divertissement.
WHO YOU GONNA CALL ? BLOCKBUSTER !
D'après "All you need is kill", light novel d'Hiroshi Sakurazaka, le film de Doug Liman met en scène le Major Bill Cage, qui va être envoyé de force au combat dans le cadre d'une invasion extraterrestre. La double surprise étant, d'une part, de découvrir que Tom Cruise sait faire autre chose que du Tom Cruise, d'autre part, et même si cela ne dure qu'un temps, que ce dernier sait être particulièrement drôle. C’est presque une ironie en soi d’ailleurs, quand on y pense, d’avoir choisi quelqu’un sur qui le temps ne semble avoir aucune prise pour un tel rôle. Il est aidé dans sa quête de sauvetage du monde (oui c’est quand même de Tom Cruise que l’on parle après tout) par son supplément de testostérone, cette composante qui lui fait terriblement défaut en début de pellicule, à savoir Emily Blunt, qui n'en oublie pas pour autant d'être charmante.
Par ailleurs, la mise en scène astucieuse, le montage exceptionnel véritablement au service du récit, contribuent à proposer des situations extrêmement fun, malgré le caractère sérieux de la guerre totale et les enjeux conséquents qui en découlent. Ce qui aurait pu rapidement devenir lassant devient alors jouissif: on voit l'ex Major Cage revivre indéfiniment la même journée, mais la construction évolue sans cesse, le trouillard de héros mettant son expérience et sa vie - enfin, surtout sa mort en fait - à bon usage. L'histoire avance, de manière à ce que le sentiment de répétitivité serve de tremplin à un comique de répétition plutôt qu'à l'émergence d'une quelconque lassitude.
LA MEMOIRE DANS L'APO
L'univers dépeint dans "Edge of Tomorrow" est à peu près cohérent. Les effets spéciaux sont réussis, l'action est lisible la plupart du temps, sauf la nuit, où tout est confus pour cause de mauvais éclairage. Suivre une telle débauche de défouraille frénétique devient alors plus compliqué. C'est d'autant plus dommage que le décor apocalyptique est particulièrement réussi dans l'ensemble, et que la distribution semble vraiment prendre du plaisir à s'envoyer des vannes et à se latter dans la joie et l'allégresse.
Le film de Doug Liman mange à tous les râteliers, et emprunte pas mal d'éléments au jeu vidéo. On pense notamment au fameux concept du "die & retry". Une mécanique bien connue des férus de jeux vidéo d'arcade ou de salon au challenge corsé: le joueur commence l'aventure, se retrouve rapidement bloqué par un ennemi/un élément de décor/un piège, bref, un obstacle, il meurt et recommence jusqu'à ce qu'il parvienne à circonvenir ledit obstacle, avant de bloquer devant une nouvelle problématique, et ainsi de suite. Cruel et frustrant pour beaucoup, ce système, quand on aime se faire du mal, s'améliorer, ou bien simplement lorsque l'on a le courage de persévérer, peut devenir véritablement grisant.
Il en va de même pour ce "Edge of Tomorrow". Certains n'y verront qu'un divertissement répétitif, mais en creusant un peu, le film est bourré d'idées ou trouvailles intéressantes, et remplit parfaitement son rôle de divertissement, quand bien même il est affublé d'une fin complètement ratée. C'est bien dommage, car malgré un déroulement sans accroc, le scénariste Christopher McQuarrie nous montre ainsi une belle illustration de comment se tirer une balle dans...
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