Dans un futur bien trop proche (François Hollande est encore notre Président), la planète est envahie par des aliens débarqués de l’espace à bord d’une météorite. Toutes les nations humaines sont obligées de s’unir sous une seule bannière : l’UDF. Officiellement l’United Defence Forces, mais en vérité c’est l’Union pour la Démocratie Française qui travaille en secret pour renverser la dictature de François !
Le Major Bill Cage, incarné par Tom Cruise, est un ancien publicitaire qui n’a jamais combattu de sa vie. Il est forcé de se retrouver au front, sur les plages françaises, dans une réécriture hallucinée du débarquement du 6 juin 1944. Les méchants nazis sont remplacés par des méchants amas de câbles extraterrestres, et les braves américains mourant par milliers laissent place à de braves américains en exosquelettes mourant par milliers. Bill Cage finit éventré en moins de 5 minutes mais se réveille ressuscité un jour plus tôt, et découvre qu’il a le pouvoir de revenir dans le temps à chaque mort.
Plus fort que James Bond, Tom Cruise se retrouve avec une double mission impossible : découvrir le potentiel de son nouveau pouvoir, et mettre un terme à cette guerre mondial à l’aide du soldat star Rita Vrataski, interprétée par Emily Blunt (au casting de Looper et donc friande des boucles temporelles).
Encore une fois, je tiens à préciser que je n’ai pas lu le livre original All You Need Is Kill écrit par Hiroshi Sakurazaka, ni les mangas.
Le réalisateur Doug Liman (La Mémoire dans la Peau) s’amuse avec ce principe de rembobinage temporel, et prouve qu’il maîtrise son film en évitant une certaine répétition grâce à un montage efficace. Il se permet même de se moquer des héros immortels et de notre conditionnement à voir les protagonistes triompher sans mal. Ce qui crée quelques scènes très drôles et inattendues. Comble pour un blockbuster de notre époque, les scènes d’action sont bien dosées et réussies. De plus, l’histoire d’amour n’est ni larmoyante, ni dictée par des sous-entendus foireux, un véritable soulagement !
Rien à redire sur les deux acteurs. Tom Cruise interprète parfaitement l’étrange transformation d’un déserteur apeuré en un militaire surentraîné. Son histoire d’amour maudit (mais un peu creepy) rend le scientologue presque touchant. Quant à Emily Blunt, en plus d’être irréprochable et de former un bon duo avec Tom Cruise, elle incarne un véritable rêve de geek : grande blonde guerrière aux yeux bleus, armée d’une bien trop grande épée. Une sorte de Valkyrie 2.0.
On regrettera un épilogue faisant presque tache et des créatures à l’intelligence centralisée ultra-génériques. On voit bien que c’est un japonais qui est à la base du truc avec ces monstres tentaculaires dégueulasses. Je plains le personnage Rita Vrataski, elle va prendre très cher dans les Fan Arts…
Attendu comme un désastre hollywoodien, Edge of Tomorrow tient toutes ses promesses de blockbuster au scénario classique. Il ne révolutionne en rien les voyages temporels au cinéma, mais ce petit côté science-fiction permet au film de se démarquer de la masse des films d’action. Et il m’a même donné envie de jeter un coup d’œil aux versions japonaises !
PS : Pour une fois, nos chers amis québécois ont fait mieux que nous sur la traduction. Sous-titré en France Aujourd’hui à jamais, qui ressemble davantage à une promesse de mariage qu’à un voyage temporel forcé, Edge of Tomorrow se nomme Un jour sans lendemain au Québec. Ce n’est toujours pas la fête de la machine à remonter le temps mais le sujet est tout de même plus explicite.