Ce film de Peter Watkins consacré au peintre Edvard Munch est réservé à un public exigeant. En 3 heures 30, l'auteur à le temps qu'il veut pour développer aisément le descriptif d'une personnalité torturée et de son oeuvre mais également de tout un contexte sociétal. Car le récit ne se cantonne pas de parler de Munch, dans la première moitié on analyse la société puritaine norvégienne (et européenne), le début des luttes sociales et dans la seconde partie des questionnements afférant au Féminisme et à la place de la Femme en cette fin de XIXe siècle, ainsi qu'évidemment sur les Arts (surtout peinture et littérature). Ce récit est très souvent déstructuré en plus avec des plans à la chronologie bousculée s'incrustant comme des souvenirs, des nombreux bonds dans le temps sont effectués. La réalisation est radicale avec des scènes tournées dans un style proche du reportage TV ou documentaire (regard vers la caméra, interviews, ...), le cadre est fébrile, des éléments viennent s'intercaler à l'avant-plan et des zooms grossiers termine le tableau. Ensuite, il y a le travail sur le montage sonore avec parfois le son d'une scène se superposant à celui de la suivante.