La fin d'une époque

Les films indépendants américains à petit budget peuvent réserver de bonnes surprises. C'est plutôt le cas ici, si on est en mesure d'accepter une action ténue, malgré tout.

Et pourtant, on est bel et bien dans une tragédie :

• unité de temps : tout se passe sur une journée
• unité de lieu : tout se passe sur ce terrain de base-ball
• unité d'action : on assiste à un match de base-ball, de l'arrivée au départ des participants

Et puis, on sait que ça se termine mal dès le début : c'est le dernier match sur ce terrain, il sera ensuite détruit pour faire place à une école (ce qui n'est, en soi, pas une si mauvaise fin).

Les joueurs des deux équipes se connaissent visiblement plutôt bien et sont de multiples générations, de même que l'arbitre et le compteur de points (qui prend son rôle très au sérieux).

Il faut prendre ce film comme une tranche de vies, des vies qui passent, sans destin, ni tragique, ni grandiose, dont ce dernier match sur ce terrain condamné cristallise tout ce temps passé à jouer et regarder le base-ball. Plein de petits riens insignifiants qui, mis bout à bout, dessinent une communauté de destins dans un petit bled des Etats-Unis.

La seule chose qui importe à tous (ou presque), c'est de terminer ce dernier match, pas pour la gloire, il n'y en aura pas, mais pour le principe, pour le respect du temps passé. Et ce sont de petites émotions gentiment distillées.