Comme dans I feel good, Effacer l’historique tombe dans la caricature grossière d’un microcosme.Kervern et Délépine prennent aussi le risque de trois personnages principaux à développer en même temps. Sur les trois, Blanche Gardin tient plus la route sur l’univers corrosif des réalisateurs tandis que Podalydes et Corinne Masiero sont moins percutants. Ce que je n’ai pas aimé chez ces deux femmes et cet homme, c’est qu’ils sont dépourvus de ressources et ramassent la tasse du début jusqu’à la fin du film. Pas le cas du personnage de Depardieu dans Mammuth et des frangins punks à chien ( Poelvoorde/Dupontel) dans le Grand soir. La trame des anonymes face aux Gafa était prometteuse mais comme les trois compères sont victimes et larguées, l’exposition devient salée et la portée absente. Nous faire comprendre que nous sommes bien misérables face à la technologie et ses tentacules informatiques et satellitaires, c’est bien gentil mais nous le savons déjà. Si nos trois compères avaient donné du fil à retordre aux banques, aux marques de portable et aux crédits à la consommation, Effacer l’historique aurait eu un autre rendu. Je reste satisfait des caméos de Poelvoorde en livreur de trente cinq-ans ( une des répliques les plus drôles) et de Bouli Lanners en hacker planqué dans un champ d’éoliennes.Gustave Kervern et Benoit Délépine ont fait mieux et doivent retrouver l’étincelle de leurs hits.Très prochainement, j’espère.