Sept ans avant le très joli et méconnu Les fantômes d'Halloween Frank LaLoggia sortait un premier film tout aussi méconnu mais bien moins réussi intitulé Fear No evil allias Effroi. Plutôt orienté et influencé par La malédiction, Effroi raconte l'histoire de la probable résurrection de Lucifer (ré)incarné dans la peau d'un jeune étudiant alors que des anges ayant pris la forme de deux femmes tentent de l'arrêter...
Effroi est un petit film qui souffre essentiellement d'une narration un peu chaotique avec aucun point d'ancrage narratif vraiment fort puisque le film ne suit aucun personnage en particulier et se perd donc souvent entre ses divers point de vue. Entre sa candeur et ses effets spéciaux peu convaincants le film est parfois délicieusement kitsch et ridicule lui donnant un aspect très bis qui détonne avec la volonté très premier degré de faire un film sur les luttes éternelles entre le bien et le mal sur fond de références catholiques très fortes et de citations bibliques. Le film de Frank LaLoggia possède aussi de jolis atouts comme de chouettes idées de mise en scène à l'image de toute l'enfance de cet antéchrist résumé par le délabrement en plan fixe de la maison qui l'abrite alors qu'en voix off nous assistons à la déliquescence du couple qui lui a donné la vie. Effroi offre aussi une image assez singulière des anges qui sont ici bien las d'habiter des corps humains et quelques séquences étranges comme cette reconstitution de la vie du Christ qui tourne à l'horreur. Dommage donc que Effroi laisse à ce point le spectateur en dehors de toute possibilité d'implication émotionnelle et que le film cultive parfois un mauvais gout formelle bien loin de ses prétentions narratives faisant que l'on est parfois plus proche d'un show disco lasers tape à l’œil que d'un récit fantastique effrayant.
Effroi est une curiosité pas totalement désagréable à regarder mais globalement assez ennuyeuse sur la longueur. J'avais découvert le film en VHS il y-a fort longtemps et j'en gardais un très bon souvenirs mais objectivement le film est en fait extrêmement moyen.