Se déroulant à Séville, l’œuvre de Manuel Martín Cuenca nous place au côté d’un écrivain en devenir. Cet homme, Àlvaro, rêve d’une reconnaissance à la hauteur de son talent d’écriture.
Nous découvrons dans un premier temps son quotidien entre son travail dans un cabinet notarial, ses cours du soir et sa vie sentimentale. Une fois le tableau dressé, l’auteur s’amuse à détruire ce cadre faussement idyllique telle une bourrasque sur un château de cartes.
Nous arrivons rapidement au cœur du sujet : la rédaction de son roman et surtout ses sources d’inspiration.
La vie au sein d’un immeuble et l’intrusion d’un individu dans le quotidien des résidents nous rappel Malveillance de Jaume Balagueró. À la différence de son confrère espagnol, Manuel Martín Cuenca délaisse le thriller pur et opte pour une comédie dramatique. Pour autant, les deux hommes construisent leur récit sur une même approche : la retranscription des événements à travers le point de vue d’une personne amorale. En effet, bien que les situations soient parfois risibles, les motivations de cet homme restent méprisables. La gravité de ses malversations monte crescendo. Nous sommes donc amenés dans un premier temps à minimiser ses actes tant leurs impacts sont inoffensifs dans le quotidien du voisinage.
Évidemment cela est de courte durée et le protagoniste tombe dans une spirale perverse où seul compte la rédaction de son ouvrage.
L’évolution de l’intrigue réserve quelques surprises mais reste très convenu dans son ensemble. Fort heureusement, la personnalité de l’écrivain amateur et les situations dans lesquelles il se retrouve permettent de rythmer le récit.
C'est dans cette approche que réside l’atout principal du film. L’auteur a l’intelligence de créer une galerie de personnages dénués de tout manichéisme. Chaque protagoniste est autant victime que coupable dans cette histoire. Certes, la nature de leurs méfaits n’est jamais identique mais permet de nuancer l’image que l’on se fait des différents individus.
On s’amuse autant que l’on s’effare des conséquences de l’attitude d’Àlvaro.
Le rythme du film repose énormément sur un mécanisme de cause à effet. Il permet dans un premier temps d’installer rapidement le contexte et suivre l’évolution de notre protagoniste. Une fois que la trame est lancée, les séquences sont amenées à être plus longue. Une baisse de régime est donc amorcée.
Malheureusement, le récit n’est pas suffisamment complexe pour supporter ce changement de tempo. L’œuvre avait au contraire tout à gagner de s’épurer d’une petite demi-heure pour maintenir l’allure.
Au final, El autor réussi à capter notre attention dans sa première partie mais peine à nous tenir en haleine. L’ensemble reste agréable, bien écrit et composé de personnages attachants.