Tiré d'une histoire vraie qui a beaucoup amusés les Colombiens. En 1962, un ancien séminariste rentre dans sa ville natale de Neiva, dans le sud de la Colombie. Suite à un improbable quiproquo, il est pris par un commerçant local pour l'ambassadeur de l'Inde, et la nouvelle de son arrivée dans la petite ville de province va mettre en émoi tous les notables qui multiplieront les efforts pour le recevoir en grande pompe : invitation à séjourner dans la suite du meilleur hôtel de la ville aux frais du gouverneur, réception à la mairie, réception officielle des autorités militaires, du chef de la police, du Rotary Club... L'homme se prête au jeu et pendant plusieurs jours va profiter de la naïveté et de la cupidité des élites de la ville, qui en retour s'imaginent déjà les retombées économiques d'un partenariat avec l'Inde. Certains iront même jusqu'à leur présenter leurs filles en espérant un bon parti pour celles-ci.
Un jour, un de ses camarades d'école reconnaît l'imposteur et dénonce la supercherie. Loin d'être inquiété, le faux ambassadeur devient une sorte de héros populaire qui a humilié la classe dirigeante prête à tous les caprices pour satisfaire le pseudo-ambassadeur : menus végétariens, réceptions sous le signe de la culture indienne, femmes en sari, etc. Le procureur de la ville n'engagera aucune poursuite contre lui, en avançant qu'il n'a rien volé mais qu'il s'est vu offrir tous les cadeaux qui lui ont été remis, et surtout qu'il ne s'est lui-même jamais présenté comme l'ambassadeur de la république indienne, un pays avec lequel, comble de l'histoire, la Colombie n'entretenait pas de relations diplomatiques à cette époque !
L'histoire d'une vengeance de classe en quelque sorte, où un homme du peuple, avec un peu de ruse et d'audace, va vivre plusieurs jours comme un prince aux frais des élites.
Le film, réalisé une vingtaine d'années après les faits, fait partie des deux ou trois comédies les plus célèbres du pays encore aujourd'hui.